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Rétablissement de la peine de mort en RDC

Redigé par Bazikarev
Le 21 mars 2024 à 07:33

la République Démocratique du Congo (RDC) a annoncé le rétablissement de la peine de mort, une mesure vue comme ultime pour endiguer la vague de criminalité dans le pays, notamment dans les régions en proie aux conflits armés. Cette décision met fin à une suspension qui durait depuis 2003.

Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a justifié cette mesure drastique par la nécessité de faire face à une augmentation alarmante des actes criminels, dont le complot contre l’État, particulièrement dans la province du Nord-Kivu. Selon lui, l’exécution des criminels reconnus coupables serait la seule option restante pour stopper les activités nuisibles entraînant la mort de citoyens innocents.

Muyaya s’explique : « Et si pour arrêter le nombre de morts congolais par millions de morts, il faut passer par la restauration de la peine de mort pour ceux qui le méritent, nous n’avons pas le choix en face de la traitrise qui est constatée de manière régulière lorsqu’il faut monter et faire des opérations contre l’ennemi. Tout à l’heure vous parliez par exemple de corruption, et la corruption a toujours des conséquences négatives, et lorsque cette corruption permet à des milliers de congolais d’être en errance, nous devons nous assumer, et je pense que cette décision a été prise pour des besoins spécifiques ».

Cependant, ce rétablissement de la peine capitale a été vivement critiqué par la communauté internationale, y compris Amnesty International, l’Union Européenne, ainsi que plusieurs pays tels que le Royaume-Uni, le Canada et la Suisse. Ces derniers arguent que la peine de mort viole le droit fondamental à la vie et appellent à son abolition.

Durant une conférence de presse à Kinshasa, le porte-parole du gouvernement indique qu’il comprend ceux qui sont inquiétés : « On comprend bien ceux qui réagissent, mais nous savons tous qu’il y a des grand grands tueurs dans l’Est, on ne les cite pas. On pense plutôt à continuer de travailler avec lui, et tout ça relève de la justice et nous, nous prenons des mesures en interne pour répondre à ces questions. »

La Ministre de la Justice, Rose Mutombo, a déjà informé toutes les cours et le haut commandement militaire de cette nouvelle directive gouvernementale.

En 1998, la RDC a vu l’exécution par pendaison de plus d’une centaine de ses citoyens, une statistique alarmante révélée par un rapport des Nations Unies qui précisait que 21 de ces exécutions avaient eu lieu au cours de cette seule année. Ces actes étaient perçus comme des tentatives du régime de Kabila pour asseoir son autorité et dissuader toute opposition ou trahison en pleine période de turbulence politique et de guerre civile.

La situation s’est aggravée en 1999, où, entre avril et mai, Amnistie Internationale a signalé que 46 personnes avaient été pendues. Le 13 avril de la même année, une journée particulièrement sombre a vu 22 militaires être exécutés à Lubumbashi, mettant en exergue la sévérité des mesures prises contre ceux considérés comme des ennemis de l’État, même au sein des forces armées.

En 2001, six militaires ont trouvé la mort au bout d’une corde, continuant de témoigner de l’application stricte de la peine capitale. Cependant, un événement majeur devait survenir en septembre de la même année, treize militaires, qui étaient destinés à subir le même sort funeste, ont vu leur sentence de mort annulée. Cette décision a été rendue possible grâce à l’abolition de la peine de mort, mettant fin à une ère de répression extrême par le plus ultime des châtiments.

Selon des rapports accumulés jusqu’à cette abolition, environ 510 Congolais auraient été exécutés en vertu de la peine de mort.


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