Adeline Umutoni, journaliste pour Kivu Press Agency, a réalisé une vidéo intitulée « Un peuple condamné par le monde entier », dans laquelle elle rend visite aux réfugiés congolais dans un camp au Rwanda. Ces derniers ont eu l’occasion de partager leurs souffrances.

« Nous sommes déçus par l’attitude de la communauté internationale qui devrait nous assurer protection. Ils devraient venir en aide à nos enfants qui se battent corps et âme pour nous protéger. Passer toutes ces années dans des pays de refuge sans perspective d’avenir n’est pas un jeu. Je pense que la communauté internationale devrait nous écouter et nous comprendre, à moins qu’ils n’aient d’autres intérêts à protéger en maintenant notre misère », a déclaré Twizere Mbera, un congolais de Matanda-Buhunde.

Il a ajouté : « Comment peuvent-ils ignorer la gravité de notre situation alors qu’ils nous ont accueillis et nourris pendant tout ce temps ? »

« Il est évident que la communauté internationale ne veut pas que nous rentrions chez nous, sinon ils ne condamneraient pas notre seul espoir, le M23 », souligne un autre réfugié congolais du nom de Ngamije Ferdinand.

Dans leurs discussions avec les Congolais dans ces camps de réfugiés, ils reviennent sur la situation dans l’Est de la RDC, où des innocents continuent de périr sous les coups de machette et les tirs des chasseurs humains, ainsi que sous les lourdes armes de la coalition gouvernementale FARDC-WAZALENDO-FDLR-Forces Nationales de la Défense Burundaise-La SADC-les Mercenaires et autres.

La communauté Tutsi congolaise est la cible de cette tragédie, implorant en vain la protection du gouvernement congolais et de la communauté internationale contre des groupes armés, y compris les FDLR, qui ont envahi leurs terres et les ont contraints à fuir.

Propagande médiatique, incitation à la haine, harcèlement, viol, meurtre, maisons incendiées, des milliers de Congolais déplacés à travers le monde : tout cela se déroule actuellement dans l’Est de la RDC depuis trois décennies, débutant en 1994 après le génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda.

Ce conflit, malheureusement, n’a cessé de s’aggraver, avec une attitude d’impunité de la part de la communauté internationale envers ceux qui ont fui le Rwanda après avoir perpétré le génocide et dont les descendants ou partisans continuent de s’en prendre à leurs victimes.

La population congolaise a été infectée par ce virus incurable du génocide.

Justin Bitakwira, membre du parlement de la RDC, a exprimé une profonde haine envers le peuple Tutsi, exacerbant ainsi les tensions.

« Quand tu vois un Tutsi, tu vois un payé, un criminel ! Il faut se méfier d’un Tutsi, un criminel ! Je n’aime pas du tout cette petite chose que leur créateur, ce n’est pas celui qui a créé le diable. Je n’ai jamais vu une race aussi méchante. »

Il continue en alimentant davantage la division : « Les Belges leur ont laissé en tête que c’est une race supérieure et que nous sommes la race inférieure. Vous avez déjà vu quelqu’un créer une tribu, mais il parle la langue d’autrui. Mais entre-temps, ils ont une théorie. Je vais me battre pour la terre, même si elle n’est pas tienne, je vais te battre. »

La plupart des Tutsi congolais ont fui vers les pays voisins tels que le Rwanda, l’Ouganda, la Tanzanie et le Burundi.

Les jeunes de cette communauté ont décidé de prendre les armes pour défendre leurs terres et leurs familles, formant le Mouvement du 23 Mars qui est M23 en sigle.

Ce n’est pas la première tentative des réfugiés congolais de rentrer chez eux, mais les accords de paix entre eux et le gouvernement congolais ont été trahis, laissant ainsi les réfugiés dans une situation de vulnérabilité continue.