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Cameroun : le correspondant de RFI Ahmed Abba est libérable

Redigé par RFI
Le 22 décembre 2017 à 08:17

Notre collègue Ahmed Abba, correspondant de RFI en langue haoussa au Cameroun, est libérable. Le tribunal militaire de Yaoundé l’a acquitté ce jeudi matin de blanchiment de produit d’un acte terroriste, mais condamné à 24 mois de prison pour non-dénonciation. Ahmed Abba a déjà passé 29 mois en prison. Il avait été arrêté en juillet 2015 à Maroua dans l’Extrême-Nord du Cameroun, où il couvrait la situation de crise liée à Boko Haram.

A l’énoncé de la cour militaire, Ahmed Abba n’a pu s’empêcher de laisser couler des larmes. Il est tombé dans les bras de ses avocats, étouffant dans sa voix emplie d’émotion un « merci » à leur intention. Yves Rocle, le sous-directeur de l’information à RFI, présent à l’audience comme à toutes celles ayant précédé depuis l’interpellation de notre confrère, a pu souffler à quelques journalistes souhaitant recueillir sa réaction : « On a toujours cru à son innocence ».

Le tribunal, comme dans un parfait exercice d’équilibre, avait quelques minutes plus tôt infirmé la condamnation du juge d’instance qui avait sanctionné Ahmed Abba à dix ans de prison ferme pour blanchiment du produit d’un acte terroriste. Il a néanmoins confirmé le délit de non-dénonciation assorti d’une peine de 24 mois de prison ferme, que le correspondant de RFI en langue haoussa a déjà purgée, ce qui induit de manière implicite sa sortie de prison imminente.

Arrêté au cours d’un reportage

Ahmed Abba était détenu depuis plus de deux ans, 29 mois très exactement. Il a été arrêté à Maroua, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, le 30 juillet 2015. Ahmed était en reportage, il exerçait son métier de journaliste puisqu’il couvrait la situation de crise liée aux activités du groupe Boko Haram.

La justice camerounaise l’a condamné en première instance à 10 ans de prison ferme pour non-dénonciation et blanchiment du produit d’un acte terroriste. Les juges par contre l’ont acquitté du crime d’apologie du terrorisme, une charge qui aurait pu lui valoir la peine de mort.

Radio France Internationale et ses avocats n’ont cessé au cours de ces très longs mois de clamer l’innocence d’Ahmed Abba. Il a été soutenu dans son combat par de très nombreux journalistes, camerounais et étrangers, des organisations de défense de la profession, des organisations de défense des droits de l’homme.

Il aura fallu attendre quatre mois pour qu’Ahmed Abba puisse voir un avocat. Durant cette période, notre correspondant a subi des sévices. Et il aura fallu attendre le mois de février 2016 pour qu’enfin, le procès commence. Dans un vaste chaos judiciaire. Sans véritable instruction.

On ne compte plus le nombre de renvois, d’audiences au tribunal militaire de Yaoundé. Les murs et le plafond de la salle, Ahmed Abba a eu le temps de les regarder. Yves Rocle, directeur Afrique de RFI, et Cécile Mégie, directrice de l’information, aussi. Car à chacune des audiences, la direction de RFI était présente. Pour dire l’innocence d’Ahmed. Le soutenir dans cette épreuve.

Dans un communiqué, la direction de RFI se dit « soulagée à la perspective de cette libération imminente permise par la justice camerounaise. »


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