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Les héros du Thalys avaient failli prendre le train du lendemain

Redigé par 7sur7
Le 24 août 2015 à 10:20

Les trois Américains élevés au rang de héros depuis vendredi en maîtrisant le terroriste qui aurait pu faire un carnage dans le Thalys ont bien failli ne pas se trouver dans le train ce jour-là. Les trois jeunes gens, trop séduits par leur séjour à Amsterdam, avaient envisagé de le prolonger d’un jour et de prendre le Thalys pour Paris plus tard, expliquent leurs parents.
Emanuel Skarlatos, le père d’Alek, a vite fait le compte : le tireur avait sept ou huit chargeurs de 30 balles, lui a dit son fils. (...)

Les trois Américains élevés au rang de héros depuis vendredi en maîtrisant le terroriste qui aurait pu faire un carnage dans le Thalys ont bien failli ne pas se trouver dans le train ce jour-là. Les trois jeunes gens, trop séduits par leur séjour à Amsterdam, avaient envisagé de le prolonger d’un jour et de prendre le Thalys pour Paris plus tard, expliquent leurs parents.

Emanuel Skarlatos, le père d’Alek, a vite fait le compte : le tireur avait sept ou huit chargeurs de 30 balles, lui a dit son fils. Un total de presque 250 balles, "donc imaginez qu’il ait touché des gens avec ne fût-ce que la moitié de ses munitions, il aurait pu y avoir 125 victimes".

Il lui a par contre fallu du temps pour réaliser que toutes ces vies ont réellement été sauvées par son fils Alek et Spencer Stone, ce blond bien bâti qu’il connaît depuis sa plus tendre enfance. Alek et Spencer sont en effet amis depuis toujours, et leurs familles considèrent l’un et l’autre comme deux frères.

"C’est une chance pour tous les passagers qu’ils aient été là", conclut le père ému et troublé après une nuit sans fermer l’oeil, pétri par l’idée que son fils et celui qui est presque son enfant ont couru un danger inédit. Voilà 24h que le père du jeune héros n’a plus dormi, depuis qu’il a reçu un coup de téléphone de la police française alors qu’il travaillait paisiblement dans son jardin.

Le calme de l’Europe pour se remettre de l’Afghanistan

Et Emanuel Skarlatos avait de quoi être enfin apaisé. Fin juin, son fils Alek était enfin revenu d’Afghanistan où il était stationné en tant que militaire. La récompense qu’il s’était offerte après neuf mois à mordre la poussière dans un pays aussi insécurisant que l’Afghanistan : un mois de vacances dans le calme de l’Europe, dont une visite dans le pays où sont ses racines, la Grèce. Skarlatos avait d’abord visité l’Allemagne, le pays du Bayern de Munich qu’il apprécie particulièrement tout comme son père, puis s’était rendu à Amsterdam pour rejoindre ses amis Anthony Sadler et Spencer Stone avec qui il devait ensuite prendre la route pour Paris, toujours en train.

Mais "les Amstellodamois étaient tellement sympathiques", explique Antony Sadler senior, que son fils et ses amis avaient hésité à quitter la ville si vite. C’est Anthony lui-même qui l’avait dit à son père jeudi dernier, alors que le trio envisageait de rester sur place un jour de plus avant de découvrir la capitale française. Anthony Sadler avait quant à lui commencé par visiter Rome et Venise, mais Amsterdam lui avait plu davantage. "Anthony profitait énormément de son voyage", explique son père depuis Sacramento. Les trois amis ont hésité à changer leur plans, avant de se rétracter.

Pour son père, les conséquences de leur acte sont faciles à évaluer. Que serait-il arrivé peu avant Arras si les jeunes gens avaient choisi de passer une nuit de folie de plus dans les canaux ?

"Un Spartacus qui pense toujours aux autres"
"Je ne suis pas étonné un instant que mon fils se soit interposé", raconte quant à elle Joyce Eskel, la mère de Spencer Stone, elle aussi depuis Sacramento. D’autres membres de l’entourage du grand blond, comme son entraîneur de basket, confirment et décrivent l’armoire à glace comme un "Spartacus" (qui a pratiqué le jujitsu) qui pense toujours aux autres avant de penser à lui-même. Et même une fois blessé dans le Thalys en désarmant le terroriste, le jeune homme a préféré essayer de stopper l’hémorragie d’une autre victime touchée au cou à l’arme blanche.

La famille d’Alek Skarlatos n’est pas plus surprise de son intervention. Karen, la femme d’Emanuel Skarlatos, a toujours dit qu’elle mettrait sans hésitation sa vie entre les mains de son beau-fils courageux. "C’était un instinct de survie, résume son père. C’est lui-même qui me l’a expliqué comme ça. ’On n’a pas réfléchi, on a juste agi’". Un réflexe qui a le mérite d’avoir évité le pire.


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