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Biruta et l’UE en dialogue sur la crise dans l’Est de la RDC

Redigé par Franck_Espoir Ndizeye
Le 20 février 2024 à 11:47

Le ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Vincent Biruta, et la Commissaire européenne aux Partenariats internationaux, Jutta Urpilainen, ont discuté lundi 19 février de la crise qui sévit dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), où les hostilités entre une coalition menée par le gouvernement et le groupe M23 se sont intensifiées.

Au cours de cette rencontre qui s’est déroulée à Bruxelles, la capitale de la Belgique, Urpilainen a déclaré sur X : « J’ai réaffirmé la position constante et le soutien de l’Union Européenne envers les processus de Luanda et Nairobi pour la recherche d’une solution politique dans l’Est de la RDC. »

Cette réunion intervient alors que divers gouvernements et organisations tentent de relancer les processus de paix pour le conflit qui a également affecté les relations diplomatiques entre le Rwanda et la RDC, suite aux accusations du gouvernement congolais selon lesquelles son voisin soutiendrait les rebelles.

Le Rwanda rejette ces allégations, affirmant que le conflit résulte de problèmes internes en RDC, incluant une mauvaise gouvernance, la discrimination ethnique et la violence. Le gouvernement rwandais accuse également les forces armées congolaises (FARDC) d’intégrer les FDLR, une milice ethnique rwandaise directement liée au génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994.

Lors d’un mini-sommet tenu en Éthiopie, en marge du Sommet de l’Union africaine, le président Kagame a exhorté les dirigeants régionaux, y compris le président congolais Félix Tshisekedi, à s’attaquer aux causes profondes du conflit dans l’Est de la RDC, en particulier l’intégration des FDLR dans l’armée congolaise.

La responsable de l’UE a déclaré que le conflit dans l’Est de la RDC serait parmi les sujets de discussion lors de sa visite en Angola cette semaine. Le président angolais Joao Lourenço est le médiateur du Processus de Luanda soutenu par l’UA, une initiative de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), qui vise à résoudre le conflit dans l’Est de la RDC et à normaliser les relations diplomatiques entre le Rwanda et la RDC.

Le gouvernement rwandais a exprimé dimanche son inquiétude face à l’accumulation militaire de la RDC dans la province du Nord-Kivu, près de la frontière partagée entre les deux pays.

Le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a déclaré que le Rwanda faisait face à une « menace sérieuse » de la part de la RDC, dont le président a déclaré à plusieurs reprises qu’il déclarerait la guerre au Rwanda.

Le gouvernement rwandais a indiqué que le gouvernement congolais avait abandonné les initiatives de paix de Luanda et de Nairobi au profit d’une position plus offensive qui « vise clairement à expulser les civils M23 et tutsi congolais vers les pays voisins ».

Il a ajouté que les dirigeants politiques et militaires congolais avaient à plusieurs reprises déclaré leur intention d’envahir le Rwanda et de changer le gouvernement élu du pays par la force.

« Le Rwanda les prend au mot et a ajusté notre posture en conséquence », a déclaré le Ministère dans un communiqué.

« Cela comprend des mesures pour assurer une défense aérienne complète du territoire rwandais et pour dégrader les capacités offensives aériennes, suite à l’introduction par la RDC de drones d’attaque avancés CH-4 chinois en 2023 et à des violations répétées de l’espace aérien rwandais par des avions de chasse congolais. »

Outre le FDLR, la coalition dirigée par le gouvernement dans le Nord-Kivu comprend des troupes de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), du Burundi, des Wazalendo et la mission des Nations Unies dans le pays.

La crise dans l’Est de la RDC s’aggrave, suite au retrait de la force de la Communauté d’Afrique de l’Est (EACRF) du Nord-Kivu et à l’échec d’un cessez-le-feu négocié par les États-Unis.

L’avancée du groupe rebelle M23 vers Goma intensifie les craintes d’une escalade majeure, dans une région déjà déchirée par des conflits persistants. Malgré les efforts déployés, l’Est de la RDC demeure une poudrière avec plus de 130 groupes armés en activité, témoignant d’une instabilité profonde ancrée dans des décennies d’insécurité.

Cette situation complexe, exacerbée par des interventions régionales et internationales infructueuses, met en évidence la nécessité impérieuse de trouver des solutions durables qui s’attaquent aux causes profondes du conflit. La communauté internationale est ainsi confrontée à l’urgence de réviser ses stratégies pour prévenir une crise régionale aux répercussions incommensurables.


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