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Un condamné à mort iranien gracié à la dernière seconde

Redigé par Le Monde
Le 18 avril 2014 à 06:35

Abdollah Hosseinzadeh aurait eu 24 ans cette année s’il n’avait pas été tué dans une bagarre, en 2007, à Noor, dans le nord de l’Iran. L’auteur présumé des faits, le jeune Balal, dont le nom de famille n’a jamais été dévoilé, a été reconnu coupable et condamné à la peine capitale. Mardi 15 avril, sept ans après cette tragédie, par un matin printanier, la famille de la victime a gracié le présumé meurtrier alors qu’il avait la corde autour du cou.
Lorsque la famille de la victime a déclaré qu’elle pardonnait au (...)

Abdollah Hosseinzadeh aurait eu 24 ans cette année s’il n’avait pas été tué dans une bagarre, en 2007, à Noor, dans le nord de l’Iran. L’auteur présumé des faits, le jeune Balal, dont le nom de famille n’a jamais été dévoilé, a été reconnu coupable et condamné à la peine capitale. Mardi 15 avril, sept ans après cette tragédie, par un matin printanier, la famille de la victime a gracié le présumé meurtrier alors qu’il avait la corde autour du cou.

Lorsque la famille de la victime a déclaré qu’elle pardonnait au tueur, la foule a chaleureusement applaudi ce geste noble.

Selon la charia, la loi islamique, appliquée en République islamique d’Iran, la famille de la victime d’un homicide détient le droit de pardonner au coupable. Dans cette affaire, la famille a accepté - à la suite de plusieurs années de médiation menée par des assistants sociaux de la prison et par certains militants des droits de l’homme - de gracier le fautif en échange de 350 millions de tomans (87 000 euros).

Grâce à la mobilisation de nombreux Iraniens, notamment par le biais des réseaux sociaux, ainsi qu’à une séance de cinéma consacrée à la récolte de l’argent - à laquelle ont assisté de nombreux acteurs et réalisateurs célèbres -, la somme réclamée a été réunie.

La famille Hosseinzadeh avait demandé à ce que Balal ne soit pas tenu au courant et qu’il se sente "près de la mort" avant d’être pardonné. Le père d’Abdollah Hosseinzadeh, un joueur de foot connu de sa région, a ainsi fait part de son intention d’utiliser l’argent en question pour construire une école à la mémoire de son fils.

Le photographe iranien Arash Khamooshi a réalisé une remarquable série de clichés sur cet événement inédit pour Isna, une agence de presse iranienne. Ses photos mettent en scène des proches de Balal en pleurs à l’aube, les habitants de Noor massés devant la prison, l’arrivée de Balal, les yeux bandés, la mère de la victime qui lui met une gifle, le moment où cette dernière lui enlève la corde et lui pardonne, l’instant où la mère de Balal remercie celle d’Abdollah, les membres de la famille de Babel, soulagés, ainsi que la visite sur la tombe de la victime.


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