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Le chef de la secte "Taliban", un ex-étudiant en théologie

Redigé par afp
Le 19 mai 2014 à 02:24

Un homme inspecte ce qui reste du commissariat de police © AFP
Mohamed Yusuf, chef de la secte Boko Haram au Nigeria, abattu après avoir été capturé après des affrontements sanglants entre son groupe et les forces de l’ordre, avait étudié la théologie à Médine et voulait imposer un "Etat islamiste pur" dans le nord du pays.
Tué "par balles" mercredi alors qu’il tentait, selon la police, de s’évader après son arrestation dans le fief de la secte "Taliban" à Maiduguri (nord-est), où des combats ont fait des (...)

Un homme inspecte ce qui reste du commissariat de police © AFP

Mohamed Yusuf, chef de la secte Boko Haram au Nigeria, abattu après avoir été capturé après des affrontements sanglants entre son groupe et les forces de l’ordre, avait étudié la théologie à Médine et voulait imposer un "Etat islamiste pur" dans le nord du pays.

Tué "par balles" mercredi alors qu’il tentait, selon la police, de s’évader après son arrestation dans le fief de la secte "Taliban" à Maiduguri (nord-est), où des combats ont fait des centaines de morts parmi les insurgés en quelques jours, Mohamed Yusuf (39 ans) compterait des milliers de partisans.

Leader d’une secte se réclamant des talibans d’Afghanistan et dont le nom en langue Haoussa, Boko Haram, signifie "l’éducation occidentale est un péché", il avait étudié la théologie à l’Université Islamique de Médine, en Arabie saoudite, des études qu’il n’avait pas terminées.

Mince, de taille moyenne et portant une barbichette, Mohamed Yusuf était connu pour son intolérance et ses prêches condamnant les musulmans modérés qui devaient mourir selon lui.

"Il a supplié et demandé le pardon avant d’être tué par balles", a déclaré un policier nigérian.

Menaces sur des leaders musulmans

Avant le début des affrontements sanglants dans le nord-est du Nigeria le le 26 juillet, Mohamed Yusuf avait envoyé des lettres à 18 leaders musulmans de la ville pour leur annoncer leur exécution prochaine, selon un dignitaire musulman de Maiduguri.

La secte Boko Haram - composée essentiellement d’étudiants ayant abandonné leurs études - est née sous ce nom en 2002 à Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno. Mais selon les autorités, le groupe existe depuis 1995.

"Ils existent en fait depuis 1995, sous différents noms (. . . ) mais toujours avec la même doctrine d’intolérance", selon Marylyn Ogan, une porte-parole de la Sûreté nigériane.

En 2004, les "talibans" du Nigeria , qui comptait environ 200 membres dont des femmes, avaient établi leur base dans le village de Kanamma (Yobe) et baptisé leur campement "Afghanistan".

Le 13 novembre 2008, Mohamed Yusuf avait été arrêté ainsi que des membres de la secte pour "rassemblements illégaux" et "troubles à l’ordre public", selon Mme Ogan.

Une Haute cour de justice à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, avait toutefois ordonné leur libération le 20 janvier.

Affrontements réguliers avec la police

Depuis cinq ans, la secte a affronté plusieurs fois les forces de l’ordre, mais le bilan des violences du 26 juillet au 30 juillet est le plus lourd qu’elle ait enregistré à ce jour.
Père de douze enfants, marié à quatre femmes, Mohamed Yusuf est né le 29 janvier 1970 à Girigiri, un village de l’Etat de Yobe dans le nord-est du Nigeria, frontalier avec le Niger.

Jeudi, son corps, dénudé et criblé de balles, a été montré par la police à la presse.
Un bandage à sa main suggèrait qu’il avait été blessé au cours des affrontements qui ont fait au moins 600 morts en cinq jours dans quatre Etats du nord du Nigeria, selon des chiffres de la police et de témoins.


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