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Kigali, Un grand mégalopole en 2050 : des chevaux blancs ?

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 31 janvier 2016 à 07:39

L’ambition de faire de Kigali un grand mégalopole en 2050 va son train à Kigali. Et les urbanistes de Kigali ont tout leur temps. Avec une partie vide du quartier Kiyovu, en contrebas du Centre ville (moins de 50 ha) et déjà cédée aux investisseurs locaux et internationaux, tout est prêt pour le décollage.
Des quartiers homogènes de haut standing-
La Mairie de Kigali et d’autres prospecteurs immobiliers de la ville de Kigali sont sur pied levé. Ils travaillent à l’expropriation de quartiers (...)

L’ambition de faire de Kigali un grand mégalopole en 2050 va son train à Kigali. Et les urbanistes de Kigali ont tout leur temps. Avec une partie vide du quartier Kiyovu, en contrebas du Centre ville (moins de 50 ha) et déjà cédée aux investisseurs locaux et internationaux, tout est prêt pour le décollage.

Des quartiers homogènes de haut standing-

La Mairie de Kigali et d’autres prospecteurs immobiliers de la ville de Kigali sont sur pied levé. Ils travaillent à l’expropriation de quartiers spontanés où ils érigent de nouveaux quartiers bien assainis et canalisés. C’est le cas du quartier chic de Kagugu en district urbain de Gasabo au nord de Kigali. Il s’étend approximativement sur plus de 200 ha.

Kigali-Centre-Ville 2050

"Aux anciens résidents de Kiyovu que nous avons expropriés, nous leur avons construit un autre quartier au Nord ouest de Kigali di Batsinda. Les villas entièrement électrifiées et sanitaires, construites pour une valeur de 8 millions à l’époque, en 2004, nous les leur avons offertes à 3 millions de francs", a confié à IGIHE Nizeyimana Alphonse, Vice Maire Affaires Economiques de la Ville de Kigali, montrant que les autorités actuelles de la ville sont entrain de corriger les erreurs des habitations spontanées dans la ville de Kigali qui ont eu largement cours sous le régime précédent du général-Major Juvénal Habyarimana (1973-1994).
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Quand on lit le nouveau Plan directeur de la ville de Kigali, on constate que toute la colline du Centre Ville de Kigali veut ressembler d’ici 2050 à Manhattan américaine avec un lac qui longe la ville en contrebas allant de l’actuel quartier industriel qui sera un espace vert jusqu’à la Rivière Nyabugogo.

"Ce projet risque de ne pas être un rêve surtout que les jeunes investisseurs rwandais ont vite compris qu’ils doivent se mettre en coopératives pour rassembler quelques milliards de francs nécessaires pour élever de grosses bâtisses à usage commercial. Ceci se fait à Muhima sur le pied de la Colline du Centre Ville avec MIG (Muhima Investment Group) ou à Kimironko, un quartier de l’Est de Kigali où des milliards sont collectés pour changer l’image de ce quartier avec des hypermarchés modernes en lieu et place du marché vétuste de ce quartier et ses alentours", a confié un ingénieur urbaniste.

L’ancien Quartier Industriel se détruit pour le Nouveau à Masoro. La protection de l’environnement avant tout. Ici Papyrus Ltd a délocalisé ses activités industrielles. La place est elle consacré à la verdure pour protéger la nappe phréatique.

Un autre économiste prié de donner son point de vue sur cette fièvre de gros immeubles à Kigali a voulu lui aussi faire des déclarations sous le sceau de l’anonymat.

"Il est vrai que Kigali est sollicité pour des rencontres internationales et que par conséquent elle doit améliorer les services et infrastructures urbains afin d’accueillir confortablement tout un beau monde, mais attention. La fièvre immobilière urbaine doit s’accompagner d’un boom économique sensible avec une grande production agricole qui donne sur l’industrie. Or, il se constate que les choses ne suivent pas le rythme. L’agriculture rwandaise pèse pour moins de 40% dans le PIB. L’industrie encore moins. Elle pèse ridiculement. Alors, comment le secteur des services peut-il booster efficacement l’économie d’un pays sous développé comme le nôtre ? Le taux d’occupation de ces gros immeubles risque d’être très bas avec donc risque d’une crise du logement à l’américaine", a-t-il dit montrant un pessimisme de rigueur.

Kiyovu commercial dans la vision 2025

Tout est parti pour changer l’image des Rwandais qui veulent- et ils sont nombreux- être sérieusement entreprenants dans les domaines de production de biens économiques. Ont-ils assez d’hypothèques sérieuses pour avoir accès au crédit bancaire. Et quoi donc si même ces crédits industriels sont obtenus au pris de taux d’intêrêt exorbitants ?

"Une banque agricole est en discussion dans les hautes sphères du pays. L’idée est de permettre aux exploitants agricoles d’acquérir des moyens de production efficaces dont les tracteurs et autres engins agricoles, des semences sélectionnées et des fertilisants agricoles mais aussi du matériel d’élevage de haute intensité. Bien plus, cette banque permettra aux industriels débutants soucieux d’exploiter les matières premières locales des crédits consistants pouvant courir aux taux très faibles 5 à 10%", a confié l’ingénieur agronome, Dr Louis Butare, DG de Rwanda Agriculture Board qui, partant du développement de l’Europe au 19ème qui a trop misé avec succès sur le crédit agricole, trouve que la clé de développement sur des bases solides passe par l’éclosion du secteur primaire.

"Il faut que le Gouvernement montre une très grande volonté politique pour le renforcement du secteur agricole. Cela ne doit se manifester que dans le pourcentage du Budget national récurrent consacré au portefeuille agricole", a déclaré un économiste agricole critique qui trouve que ni le dit porte feuille n’est pas significatif mais que non plus ce secteur n’a pas de stratèges sérieux qui forment un caucus dont l’opinion doit être entendue en hauts lieux.


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