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Les militaires burundais resteront en Somalie en mission AMISOM

Redigé par IGIHE
Le 29 octobre 2016 à 10:03

La situation sécuritaire du Burundi exige la présence de ses troupes sur son sol. Or, le Burundi dispose plus d’un quart de ses militaires à l’étranger. Le pouvoir préfère envoyer ses troupes pour rapporter de l’argent au lieu de ramener la paix au pays.
Les troupes burundaises se trouvent en Somalie dans le cadre de l’Amisom et en Centrafrique dans le cadre de la Minusca. Beaucoup de personnalités internationales ont demandé le rapatriement de ces troupes en raison des violations des droits de (...)

La situation sécuritaire du Burundi exige la présence de ses troupes sur son sol. Or, le Burundi dispose plus d’un quart de ses militaires à l’étranger. Le pouvoir préfère envoyer ses troupes pour rapporter de l’argent au lieu de ramener la paix au pays.

Les troupes burundaises se trouvent en Somalie dans le cadre de l’Amisom et en Centrafrique dans le cadre de la Minusca. Beaucoup de personnalités internationales ont demandé le rapatriement de ces troupes en raison des violations des droits de l’homme en Centrafrique et aussi du détournement des fonds destinés au financement des militaires burundais en Somalie.

Une situation ubuesque pour l’Union africaine

La situation somalienne est très délicate. El Shebab est passé à l’offensive. Cette nouvelle percée des islamistes d’El Shebab est due à plusieurs raisons. L’Ethiopie qui apporte le gros des troupes veut se retirer de la Somalie. Ses troupes plus expérimentées et bien équipées ont déjà quitté leurs positions dans certaines villes et qui sont rapidement reprises par El Shebab. D’autre part, l’Union Européenne, qui finance l’AMISOM, doit plus de 10 mois de salaires. Les Ethiopiens ne peuvent plus supporter ces retards. Cela s’ajoute à la situation interne catastrophique avec la révolte des tribus majoritaires contre la dictature des Tigréens qui ont pris le pouvoir par les armes à la chute de Mengistu. L’armée est occupée à mâter cette révolte populaire déclenchée par l’expropriation des terres des Oromos.

L’Union Africaine est plongée dans un grand dilemme. Comment remplacer les troupes éthiopiennes ? Les autres pays ne se pressent pas pour remplacer les militaires éthiopiens. Les problèmes ne manquent pas à cette organisation. Le Président Museveni menace de retirer ses troupes de l’AMISOM en raison de ces arriérées et aussi en raison de cette offensive des islamistes d’El Shebab.

Les militaires burundais resteront à l’AMISOM

L’Union Africaine a démarché plusieurs pays africains pour envoyer des troupes en Somalie. Aucun pays n’a voulu y envoyer ses troupes face à cette nouvelle offensive. Il va de soi que même certains pays commencent à penser comment évacuer leurs militaires de la Somalie ne cas de grande offensive d’El Shebab.

Le Burundi dispose de 5 400 militaires en Somalie. Aucune décision que ce soit de l’Union Africaine ou de l’Union Européenne n’a été prise dans le sens de renvoyer les militaires de l’AMISOM. L’Union Européenne a seulement demandé à l’Union Africaine de payer directement les militaires burundais sans passer par les comptes de l’Etat burundais. L’Union européenne qui a aussi ses problèmes financiers veut réduire sa contribution. Il ne sera plus versé 1 028 $ par militaire à l’Etat burundais comme pour les autres pays mais 800 $ à verser directement sur le compte du militaire.

Les militaires burundais ne seront pas relevés par d’autres militaires surtout en raison de ces retards de paiement de salaires.

Plusieurs burundais avaient beaucoup espéré le renvoi des militaires burundais de l’AMISOM. Aujourd’hui, l’Ethiopie est en cours de rapatriement de ses troupes. L’Ouganda y pense tout haut. Le Kenya l’envisage et étudie tous les scénarii de sortie en cas de grande offensive pour protéger ses frontières en cas de victoire d’El Shebab sur la partie Sud à la frontière avec le Kenya. Il ne reste que le Burundi qui n’a aucune option de sortie de repli en cas de grande offensive d’El Shebab. Surtout que les combattants d’El Shebab savent que les militaires burundais sont plus fragiles que les autres, non pas en raison du manque de combativité mais en raison du manque de munitions. Un militaire burundais en Somalie, sur le front dispose de moins de la moitié des cartouches que dispose un policier qui protège l’administrateur communal au Burundi. Ce manque de munitions est la conséquence de la corruption et des détournements. Certains évoquent même la vente des munitions en Somalie sans parler de la nourriture destinée aux militaires. Ne parlons pas des chars, des blindés statiques et qui manquent de munitions. Ces blindés et chars sont de véritables outils de musée sur le front somalien.

Les militaires burundais restent en Somalie. Ils risquent de sortir d’eux-mêmes sans aucune préparation. La Somalie risque de se retrouver avec ses démons. Ses dirigeants très corrompus n’ont pas pu constituer une véritable armée. Les troupes étrangères sont là pour préparer leur départ. Certains pays évoquent de plus en plus la fin de la mission AMISOM et de laisser le pays aux mains des Somaliens.

Avec bujumbura.be


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