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La bourse de Kigali : un bébé de sept mois

Redigé par
Le 17 août 2011 à 03:27

Elvis Nibomari
Rwanda Stock Exchange RSE, la bourse de Kigali qui progresse en son septième mois d’existence, reste méconnu du grand public mais son coordinateur, Pierre Célestin Rwabukumba, indique qu’il est encore tôt pour s’inquiéter.
Dans les chaussées de la capitale, jeunes et vieux s’affairent autour des grands immeubles comme celui de l’Ecobank abritant cette bourse de Kigali.
Pour la plupart, ils ignorent que quelque mètres plus hauts, RSE a besoin de leur épargne disponible pour qu’ils (...)

Elvis Nibomari

Rwanda Stock Exchange RSE, la bourse de Kigali qui progresse en son septième mois d’existence, reste méconnu du grand public mais son coordinateur, Pierre Célestin Rwabukumba, indique qu’il est encore tôt pour s’inquiéter.

Dans les chaussées de la capitale, jeunes et vieux s’affairent autour des grands immeubles comme celui de l’Ecobank abritant cette bourse de Kigali.

Pour la plupart, ils ignorent que quelque mètres plus hauts, RSE a besoin de leur épargne disponible pour qu’ils soient actionnaires des entreprises qui essaient de développer leurs activités.

Dès l`ouverture officielle de ce marché financier, le 31 Janvier 2011, les entreprises Bralirwa et NMG, la plus grande entreprise médiatique de la région, ont ouvert le bal. Pus tard, la banque kenyane KCB, très active au Rwanda, est venue se joindre à l’équipe d’entreprises cotées à Kigali.

Malgré cette mobilisation sous régionale, la bourse de Kigali ne fait pas l’unanimité dans les artères de la capitale.

« Je ne sais rien à propos des actions en bourse », répond un motard qui affirme manquer du temps pour écouter la radio.

« C’est pour les riches, je crois », hésite un jeune homme qui parvient à épargner, selon lui, de petites économies.

D’autres, plus ou moins informés, manquent l’épargne nécessaire pour acheter des actions.

D’après Rwabukumba, coordinateur du marché, tous les districts du pays ont été sensibilisés sur le sujet et « ce n’est pas fini », ajoute-t-il.

Toujours selon lui, la forte implication des rwandais dans l’achat des actions de la société Bralirwa et la banque de Kigali, BK (à 75 %), peut réveiller la conscience des Rwandais et augmenter le nombre d’actionnaires.

Toutefois, le développement de ce marché des capitaux encore à l’état embryonnaire bénéficie d’une volonté politique explicite. Début Juin, le président Paul Kagame s’est illustré en achetant des actions de la Banque de Kigali afin, a-t-il dit, de soutenir la croissance du marché des capitaux rwandais.

Le pouvoir central mise sur la bourse de Kigali pour parvenir à la transformation du paysage économique -essentiellement rural- où la réalisation d’une gamme de projets ambitieux est encore possible.

Actuellement, ce « nouveau moteur de l’économie du Rwanda » revêt les apparences de débutant. Elle compte une dizaine d’entreprises de courtage, la cote se fait à la main sur un tableau et l’ambiance semble éloignée du tumulte qui secoue les places boursières des économies développées (actuellement) en pleine récession.

Les raisons ne manquent pas. Comme la plupart des pays en voie de développement, le Rwanda présente des opportunités d’affaires en raison de sa croissance économique d’environ 7 % selon la Banque centrale.

De même, le pays affiche notamment des besoins énergétiques, immobiliers et touristiques sans précédent.

Ces raisons poussent les étrangers, plus habitués à ce genre de « business », à vouloir tout rafler sur le marché. « Mais nous ne pouvons pas accepter tout vendre aux étrangers uniquement », précise Rwabukumba qui rappelle l’ordre de l’Office de régulation du marché des capitaux (CMA en sigle en Anglais, anciennement CMAC).

Malgré ces apparentes opportunités, il faudra un temps difficile à estimer pour que les simples épargnants rwandais comprennent les péripéties de la bourse… plus de temps encore, pour qu’ils achètent les actions « qui prennent l’éternité pour rapporter des intérêts ».

Les plus sceptiques gardent toujours leur épargne sous bonne garde des banques ou bien sous les matelas étant donné la faible pénétration bancaire au Rwanda.


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