A la tribune des Nations Unies lors de la 70ème AG/Assemblée Générale de cette institution internationale, Kagame a pointé du doigt certaines grandes puissances qui mettent les bâtons dans les roues des pays en développement qui tentent tant bien que mal d’atteindre les OMD (Objectifs de Développement du Millénaire) en torpillant le partenariat économique entre ces deux catégories de pays.

Il a fait un discours remarqué à ce propos ce mardi 29 septembre au QG de l’ONU à New York. Il a loué les changements heureux qui se constatent de par le monde. Il a aussi soulevé d’autres événements malheureux comme la question des réfugiés, celle de la protection insuffisante de l’environnement et d’autres questions liées à la gouvernance.

Selon lui, les approches de solution à ces problèmes exigent un partenariat. Mais, a-t-il dit "Nous faisons face à d’insurmontables défis qui requièrent une franche collaboration de tous les Etats membres de la communauté internationale. Pourtant il y a deux poids, deux mesures. Certains principes sont appliqués pour certains pays et non pour d’autres".

Il a donné l’exemple illustratif du traitement de la question des réfugiés qui sont logés bien loin des pays riches.

"Ailleurs nous constatons que des ONG internationales sont manipulées par des groupes de gens ayant des intérêts et agendas cachés aboutissant à l’affaiblissement et destruction de régimes indésirés. Quand les fameux principes ci haut cités s’accompagnent de ces attitudes de déni d’autrui et de mésestime, la solidarité internationale est oubliée", a dit Paul Kagame faisant certainement allusion aux rapports tendancieux de certaines ONGs internationales sur les pays en développement.

Pour le Président rwandais, la bonne gouvernance sociale à laquelle s’adjoint la traquillité d’un peuple sont les axes essentiels pour accroître la productivité des citoyens. Pour cela, a-t-il ajouté, il n’y a pas de pays donneur de leçon sur ce chapitre.

"Aucun pays donné, aucune pratique donnée ne peuvent se targuer de servir de modèles de probité et de posséder des recettes à vendre à d’autres. La spécificité de pays à pays est de rigueur. Nous tous avons la responsabilité de construire un bel avenir pour nos peuples. Et puis les changements positifs surviennent de par le monde sont nécessaires. Pour les gérer, il faut une solidarité et un partenariat qui montrent que chacun a besoin d’autrui", a délaré Paul Kagame le président rwandais à la tribune de cette 70ème AG des Nations Unies.

Au loin les donneurs de leçons

Le Président a montré que les pays d’Afrique et d’Asie sont confrontés à divers donneurs de leçon de l’Occident qui les a colonisés durant plusieurs décennies.

"L’Occident nous prend comme des éternels protégés. Cette image reste dans sa conception", a-t-il dit dans sa tentative de vouloir montrer qu’il faudra à cet Occident de dépasser cette façon de comprendre et de se comporter avec le Tiers Monde. Enfin, a-t-il décidé, il faut un respect mutuel entre le Nort et le Sud. Les pays membres de l’ONU doivent se sentir égaux et complémentaires.

Kagame venait de participer au lancement du programme SDGs (Objectifs de Développement Durable) pour tous les pays membres de l’ONU qui durera quinze ans de 2015 à 2030.

Pour ce faire il a dit que ce programme dénote aussi de nouveaux rapports dans le partenariat international pour l’atteinte de ces objectifs.