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Câbles diplomatiques, imminence du génocide : Passivité délibérée des USA, GB...Quid de la situation actuelle ?

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 10 mars 2014 à 05:43

Le génocide des Tutsi de 1994, un génocide des temps modernes exécuté en 100 jours pour décimer un peuple entier avec une célérité inégalée de par l’histoire.
Les années post génocide ont continué leur train train. Les leaders politiques de la Communauté internationale ont exprimé leur regret pour ne rien avoir tenté de faire afin d’arrêter ce génocide qui a emporté plus d’un million de Tutsi du Rwanda. Le quotidien britannique The Independant rapporte les propos de l’alors Président des USA, Bill Clinton (...)

Le génocide des Tutsi de 1994, un génocide des temps modernes exécuté en 100 jours pour décimer un peuple entier avec une célérité inégalée de par l’histoire.

Les années post génocide ont continué leur train train. Les leaders politiques de la Communauté internationale ont exprimé leur regret pour ne rien avoir tenté de faire afin d’arrêter ce génocide qui a emporté plus d’un million de Tutsi du Rwanda.

Le quotidien britannique The Independant rapporte les propos de l’alors Président des USA, Bill Clinton prononcés l’an passé selon lesquels, « si l’Occident était intervenu très tôt pour arrêter les massacres exécutés par la plupart des Hutus sur les Tutsis, au moins 300.000 vies allaient être sauvées ».

Le journal soutient indirectement la thèse d’un génocide des Tutsi bien conçu et planifié depuis longtemps au point qu’une occasion si fortuite soit-elle comme l’explosion criminelle de l’avion du Président d’alors Juvénal Habyarimana (1973-1994) a suffi pour « rien que dans six heures qui ont suivi ce drame de cette soirée du 6 avril 1994, la violence meurtrière s’était propagée sur tous les quartiers de la Capitale Kigali et débordé pour s’étendre sur tout le pays ; qu’elle n’a jamais diminué d’intensité durant 3 mois qui ont suivi, jour pour jour », rapporte le journal.

Documents déclassifiés

Alors que se préparent les activités de commémoration de ce génocide des tutsi pour la 20ème fois, certains câbles diplomatiques ont été rendus public par le US National Security Archive de l’Université George Washington où il est fait état que « Les USA, la GB et les Nations Unies ont été alertés sur l’imminence d’un ‘bain de sang’ au Rwanda. Pourtant, au lieu d’accroître le nombre de Casques Bleus et donc la capacité de la MINUAR (Mission Onusienne au Rwanda), John Major le Britannique et Bill Clinton l’Américain pensaient plutôt à en réduire les effectifs, lit-on dans les câbles diplomatiques de ce temps-là.

Cette situation d’expectative qui prévalait dans ces moments durs pour le Rwanda peuvent ressembler à un certain point de la situation actuelle où le même Occident mise sur une opposition politique rwandaise qui, toute creuse qu’elle est, formant des alliances d’intérêts douteux avec des puissances régionales au lieu de se tourner vers les réalités politiques, économiques et de développement de leur pays, semblent comploter tout en appréciant de possibles voies de violences afin de se repositionner au pouvoir.

Apparemment les efforts qui ont été entamés, dans les années antérieures, de dialogue entre le Gouvernement rwandais et l’Union Européenne sur la démocratisation progressive des institutions publiques rwandaises ; ces efforts peuvent avoir été remis dans les tiroirs.

Les interlocuteurs occidentaux sur ce chapitre n’ont-ils pas été à la hauteur de comprendre que la perfection de cette démocratisation intérieure dépend énormément des comportements et attitudes des ambitieux politiciens rwandais de la diaspora ?

Comment les personnalités au pouvoir, nationalistes indépendantistes invétérés peuvent-ils tolérer le jeu triqué des chancelleries, métropoles, lobbies financiers et politiques occidentaux qui financent ces formations politiques et leurs coalitions, ravivant ainsi le précédant dans les annales de l’arène politique rwandaise qui a toujours dépendu de la conception et de la mise en pratique de la politique des maîtres étrangers (entendez ici belges, français et romains).

La perte définitive de la capacité de décider d’elles-mêmes, la crise capitaliste cyclique aidant, a-t-elle fait que le pays est tombé dans le chaos génocidaire apocalyptique de 1994, les Tutsi n’étant que des boucs émissaires d’un mal économique profond ?

« Les messages diplomatiques ont montré au 25 février 1994 le ministre belge des affaires étrangères a alerté la Communauté internationale sur la situation sécuritaire de Kigali qui s’empirait dangereusement. Le Chef d’Etat Major près le Ministère belge de la Défense, Lode Willems, a transmis une note à Paul Noterdaeme, l’ambassadeur belge à l’ONU lui faisant part de la « détérioration catastrophique » de la situation au Rwanda tout en demandant qu’il alerte les grandes puissances afin qu’elles interviennent. La réponse fut que la Mission onusienne ne pouvait pas maintenir fermement l’ordre public… », rapporte The Independant lisant les câbles diplomatiques de ce temps.

Une mauvaise lecture de la situation politique rwandaise

Le Rwanda attire les chicanes de géostratégies de puissances régionales et internationales qui s’affrontent dans la région des Grands Lacs. Les intérêts de ces puissances ont été jugés si importants de par les axes d’influences anglosaxonnes et francophones qui se dessinaient au point que tout un peuple a été sacrifié.

La fin du génocide des Tutsis n’a pas plu aux divers intervenants dans le problème rwandais. Le fait que le FPR ait été efficace dans l’arrêt de ce génocide n’a pas été une occasion pour l’ovationner.

Au contraire, avec sa marche sur les frontières congolaises pour ramener les millions de réfugiés tenus en otages par les forces génocidaires, eux aussi appuyées par certaines sections de la Communauté internationale, son aventure sur Kinshasa pour introniser les Kabila et sa consécration de posséder une armée disciplinée de par l’Afrique, au lieu de lui jeter des lauriers pour cela, on a assisté au contraire.

Une situation non brillante

Les bourreaux d’hier (Forces génocidaires qui se sont muées en ALIR (Armée de Libération du Rwanda) puis en FdLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda), sont devenus de pauvres victimes. Ce qui a été un corridor sécurisé de retour des réfugiés des camps de Katale, Mugunga, Sake, Bukavu, Kamanyola, Luvungi,…a été interprété comme un couloir de la mort jusqu’à Tingi Tingi, Mbandaka …

D’où la théorie du double génocide. Une théorie qui a été parfaitement utilisée dans la plupart des démarches judiciaires du Tribunal Pénal International pour le Rwanda. Les acquittements de cas inexpliqués et le non établissement du crime de conception et préparation du génocide des Tutsi sont des faits qui attestent du complot ourdi par une certaine section de la Communauté internationale contre un régime rwandais actuel qui ose tenir tête aux conséquences de la faillite de l’Etat en 1994.

Complot plus profond

Parmi les lourdes manifestations indésirables causées par le génocide des Tutsi de 1994, il y a le fait que les idéologies superstructurelles de négationnisme et révisionnisme du génocide causent de lourds dégâts dans l’arène politique rwandaise.

Elles causent des cassures profondes au point que certains lobbies occidentaux s’en accommodent fort bien. Pour ces lobbies de mauvais aloi, il faut que jamais la crème dirigeante et la crème intellectuelle des Rwandais de par le monde n’arrivent jamais à s’entendre, que jamais ils n’aient les mêmes repères idéologiques rationnels et dépassent les barrières psychologiques ethnisantes pour le nationalisme.

Les mêmes puissances internationales qui ont assisté passivement à l’irruption du génocide sont incapables de jouer les médiateurs et de jeter des stratégies pour un jeu démocratique rationnel. Non ! La règle sacro sainte du Capitalisme internationale c’est celle du ‘divide et impera’.


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