00:00:00 Nos sites KINYARWANDA ENGLISH FRANCAIS

Urgent

Communauté belge de Kigali : Lettre ouverte à Didier Reynders

Redigé par Willy Fabre
Le 13 mars 2013 à 05:27

La Communauté belge de Kigali ne comprend pas les errements du ministre belge des Affaires étrangères, M. Didier Reynders, qui s’acharne sur Kigali comme si il a un compte personnel à régler contre lui.
Cette Communauté publie un communiqué très musclé à lire ci dessus.
Faite d’hommes et de femmes d’affaires et autres professionnels, cette communaute essaye d’analyser dans le fond les sentiments qui animent le ministre au moment où elle vaque à ses occupations et ouevre par là au rapprochement des (...)

La Communauté belge de Kigali ne comprend pas les errements du ministre belge des Affaires étrangères, M. Didier Reynders, qui s’acharne sur Kigali comme si il a un compte personnel à régler contre lui.

Cette Communauté publie un communiqué très musclé à lire ci dessus.

Faite d’hommes et de femmes d’affaires et autres professionnels, cette communaute essaye d’analyser dans le fond les sentiments qui animent le ministre au moment où elle vaque à ses occupations et ouevre par là au rapprochement des liens séculaires qui unissent le le Rwanda et la Belgique.

Le texte du communiqué va plus loin dans l’histoire et éclaire la Communauté internationale sur un point délibérément oublié : celui du découpage et des frontières nouvelles décidées unilatéralement par la Conférence de Berlin de 1885 dont les conséquences remontent jusqu’à aujourd’hui avec la crise de l’Est de la RDC.

Dans tous les cas, ce communiqué montre deux différentes lectures de la nouvelle situation dans la région des Grands lacs africains où la Belgique officielle personnifiée dans Reynders entre en confrontation des intérêts des citoyens belges opérant au Rwanda. Reynders veut-il casser toute possibilité de détente dans les relations belgo rwandaises ?

Lire ci-dessous :

Portrait de l’auteur principal de la Lettre : Willy Fabre

Lettre ouverte à Didier REYNDERS

Après l’échec patent et surtout prévisible de la récente mission officieuse belge au Rwanda, la communauté belge vivant au Rwanda se permet de vous écrire la présente lettre ouverte, écœurée que celle-ci est suite aux accusations répétées mais surtout déplacées voire fausses que vous infligez inconsidérément aux Rwandais.

Nous essayons tant bien que mal, et ce depuis des années, d’œuvrer à l’harmonie entre nos deux pays et ce malgré les turpitudes politiques répétées, déclarations malheureuses, et surtout prises de positions loufoques voire débiles et nous nous permettons de reprendre par le menu le passé et le présent de cette région qui hante vos esprits.

Une Ecole Belge de Kigali, ciment des relations belgo rwandaises

Depuis la Conférence de Berlin en 1885, cette immense région d’Afrique Centrale a été partagée en plusieurs morceaux tel un gâteau que les puissants de l’époque s’octroyaient sans nullement se soucier du sort de la population ainsi divisée.

A telle enseigne que les rwandophones du Kivu devinrent automatiquement et administrativement des Congolais et ce, sans même qu’ils ne le sachent.

Cette population résidait depuis des siècles sur ces pâturages verdoyants du haut Kivu et ce sans être inquiétés par qui que ce soit, sauf peut-être par un soupçon de jalousie, la jalousie habituelle voire séculaire des agriculteurs envers les éleveurs, les premiers devant travailler la terre avec détermination et les seconds devant « simplement » surveiller leurs troupeaux.

Au fil des ans, il devint nécessaire d’avoir un groupe de défense tant des biens que des personnes dans cette région enclavée et la situation se stabilisa voire se normalisa donc. Un des derniers groupes de ce genre d’auto-défense fut le désormais bien connu CNDP.

Mais le pouvoir congolais en place, pour impuissant voire incompétent qu’il fût, afin de tenter de trouver une explication au malaise latent du Kivu, rendit le Rwanda responsable au même titre qu’Adolf HITLER rendit en 1930 les Juifs responsables de la déconfiture économique et financière allemande avec les conséquences horribles voire scandaleuses que ce peuple fier, dynamique et sérieux dût payer : la facture du génocide de plus de six millions d’êtres sacrifiés sur l’autel public de la honte.

Il est effectivement toujours bien plus facile voire aisé de choisir une victime expiatoire, un bouc émissaire, que de trouver les solutions aux vrais problèmes. Et c’est ce que fit Joseph KABILA, dans sa candeur, dans son inexpérience, dans son immaturité politique : à son estime, les problèmes du Kivu sont dus au Rwanda, comme si un éléphant accusait littéralement une petite souris de ses malheurs, et ceci sans honte, sans pudeur, et surtout sans aucune dignité.

Bien évidemment les rwandophones du Kivu ont depuis des siècles des liens familiaux, affectifs, culturels et financiers avec le Rwanda mais cela ne signifie nullement et surtout pas un soutien militaire du Rwanda envers ce groupe de défense locale qui se mua dernièrement en une nouvelle dénomination, ayant toujours les mêmes honorables et nécessaires objectifs, l’incontournable M23.

Et qu’à présent, vous, monsieur Didier REYNDERS, désirez apporter votre appui et soutien politique à cette manière de lire voire d’interpréter cette situation millénaire, c’est ce que nous vous reprochons et ce vivement.

La cinquantenaire Sonatubes-Rwanda, société belge de quincaillerie de construction : témoignage vivant du climat d’affaires d’investisseurs belges au Rwanda

Renseignez-vous, bon sang, ne vous entêtez pas, faites-vous aider.

Bien évidemment ce grand voire gigantesque pays, plus grand que l’Europe, 80 fois plus grand que la petite Belgique, ce pays corrompu, avec un potentiel non exploité colossal, où tout est donc possible tant pour l’exploitation par les sociétés occidentales que justifiant l’existence continue de toutes ces ONG qui pullulent voire polluent le paysage du Kivu, sans oublier également la présence de ce groupement militaire bien inutile de la MONUSCO : vous avez fait un choix politique en appuyant cette lecture erronée et volontairement déviée alors qu’il vous fallait conseiller ce jeune chef d’état à plus de lucidité, à plus de clairvoyance, à plus d’honnêteté intellectuelle et politique.

A propos des ONG, un petit commentaire bien utile : celles implantées au Rwanda, quand bien même leurs noms seraient identiques pour certaines, elles n’ont de communs que leurs noms car leurs moyens et tailles (bien plus maigres voire réduits), objectifs et réalisations (bien plus significatifs voire surtout louables) sont fondamentalement et essentiellement différents.

Alors, monsieur Didier REYNDERS, pourquoi donc vous faut-il faire des choix aussi contre nature : vous avez la liberté politique d’aider la RDC sans nécessairement devoir tourner le dos au Rwanda car la lecture de la situation dans le Kivu par la RDC c’est son droit voire son problème, et non le vôtre, et ce surtout si cette lecture politique est volontairement tronquée voire faussée.

Nous vivons, ici au Rwanda, des événements voire des conséquences qui sont dus à des décisions politiques belges désastreuses et ce depuis 2008.
Cela débuta très exactement avec le transfert vers la Belgique du Père Blanc Guy THEUNIS après son emprisonnement à Kigali pour complicité dans le génocide des Tutsi.

Il fut promis par les autorités belges de l’époque, que la justice belge ouvrirait une enquête et traduise ce prêtre en justice. Or, le parquet de Bruxelles a eu son dossier et l’a classé sans suite, sans même venir faire des enquêtes au Rwanda alors que le père Guy THEUNIS a manifestement commis des crimes dans le pays.

Ceci, bien évidemment, au grand dam des responsables rwandais qui ont autorisé ce transfert, et qui ont par conséquent, encore toujours, la très nette impression d’avoir été trompés voire trahis. Et ce surtout compte tenu du fait que cet individu étant notablement turbulent, il lui a été expressément demandé de se faire oublier et d’aller œuvrer à Rome.

En septembre 2010, la Première Dame du Rwanda, madame Jeannette KAGAME, fut prise sérieusement mais surtout scandaleusement à partie, par un membre des forces de l’ordre à l’aéroport de Bruxelles National, alors que celle-ci se trouvait dans la zone neutre en attente de son vol vers l’Allemagne.

Et c’est ainsi, depuis cette lamentable agression caractérisée, que la délivrance des visas passa, pour les Belges du moins, de 3 à 23 jours.
Est venu ensuite, mais quelque temps plus tard, en décembre 2011, la fermeture des comptes bancaires de l’ambassade du Rwanda à Bruxelles, fermeture réalisée en complète contradiction des conventions et usages diplomatiques, avec effectivement la réciprocité quelque peu infantile, mais combien compréhensible, sur le sol rwandais des comptes bancaires de l’ambassade de Belgique à Kigali.

Ce problème, également, n’est toujours pas réglé et ce sous le délicat et surtout fallacieux prétexte de l’indépendance de la justice belge.
La succession de ces nombreuses bourdes fut la raison pour laquelle, le 15 novembre 2012, aucun officiel rwandais ne fut présent en la résidence de l’ambassadeur de Belgique à l’occasion de la fête annuelle de la dynastie de Belgique.

Et voilà que depuis peu, un agent patenté de l’ambassade de Belgique à Kigali, se permette, et ce sans aucune autorisation préalable, pourtant bien diplomatiquement obligatoire, de se rendre sur le sol d’un autre état, en l’occurrence celui de la RDC. Avec, comme conséquence bien prévisible, la décision rwandaise normale et irrévocable concernant ce militaire belge, attaché à l’ambassade, de recevoir l’ordre de quitter le Rwanda dans les 24 heures.

M. Didier Reynders : La Communauté belge de Kigali lui demande de dépasser la politique sentimentaliste pour le rationnel au profit des intérêts belges au Rwanda

Voilà, monsieur Didier REYNDERS, ce que nous, Belges, vivant au Rwanda, devons et ce quotidiennement vivre comme tension alors que nous tentons, avec nos humbles et surtout limités moyens, d’harmoniser les liens tant sociaux, culturels qu’économiques entre nos deux pays et nous sommes ainsi, très exactement 83 Belges actifs dans le secteur privé, et ce sur le sol rwandais, à vous exhorter à changer au plus tôt votre sinistre et indéfendable politique de soutien inconditionnel voire aveugle à ce pays-continent en tournant d’une manière déraisonnable le dos voire en jetant l’opprobre sur le Rwanda.

D’autre pays ont déjà compris qu’ils faisaient fausse route en faisant la même erreur de lecture que vous de la situation au Kivu et nous citons : les Etats-Unis, les Pays-Bas, l’Allemagne, et, il y a peu, très exactement depuis le 1er mars 2013, le Royaume-Uni. Ils ont revu leur politique à l’égard du Rwanda à l’aune des renseignements glanés ailleurs que dans le sulfureux et inepte rapport des « tous jeunes experts de l’ONU ».

Aussi, monsieur Didier REYNDERS, ne soyez donc pas le dernier homme politique à vous rendre compte de votre erreur, voire à vous entêter dans votre orgueil : vous avez été blessé par une fausse interprétation de la situation ; soyez donc un homme et sachez reconnaître votre erreur et, ce au plus tôt, afin d’éviter d’autres déconvenues comme celle de la déconfiture de cette dernière et récente mission belge « bien et nécessairement officieuse » à Kigali.

Cette déconfiture fut due essentiellement à l’absence de soutien tant au plan politique, belge et conséquemment rwandais, à cause de votre interprétation hautement contestable qu’à celui de l’appui indispensable des medias, l’un étant intrinsèquement et irrévocablement lié à l’autre.

Le climat actuel est pour le moins hésitant voire frileux et nous espérons que vous pourrez montrer, sous peu, un autre visage de votre politique très particulière voire contestable envers le Rwanda, pays émergeant dont l’excellence est reconnue par d’innombrables et illustres organisations internationales, ce pays dont nous sommes fiers et pour lequel nous attendons, tous et toutes, votre soutien politique mais surtout honnête, revu et corrigé.

Signatures

Avec copie à madame Colette BRAECKMAN


Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité