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Caritas diocésaine de Butare : Il était une fois ; les diabétiques de la misère

Redigé par
Le 2 juillet 2017 à 12:30

Il n’y a pas longtemps, et sans doute encore aujourd’hui chez la plupart des Rwandais, le diabète était considéré comme une maladie des riches qui se gavent en sucre et sucreries. Les malades étaient des gens jouissant d’un embonpoint et pour lesquels le mal n’était connu que d’eux-mêmes. Cela a donc été une surprise pour les Rwandais ordinaires de constater qu’il existe aussi des diabétiques pauvres. Et pourtant, cette maladie non transmissible est plutôt démocratique, même si, sans aucun doute, les (...)

Il n’y a pas longtemps, et sans doute encore aujourd’hui chez la plupart des Rwandais, le diabète était considéré comme une maladie des riches qui se gavent en sucre et sucreries. Les malades étaient des gens jouissant d’un embonpoint et pour lesquels le mal n’était connu que d’eux-mêmes. Cela a donc été une surprise pour les Rwandais ordinaires de constater qu’il existe aussi des diabétiques pauvres. Et pourtant, cette maladie non transmissible est plutôt démocratique, même si, sans aucun doute, les riches en sont apparemment les principales victimes.


Une maladie aux causes inconnues

Selon les spécialistes, le diabète est une maladie chronique incurable causée par une carence ou un défaut d’utilisation de l’insuline entraînant un excès de sucre dans le sang. Produite par le pancréas, l’insuline est une hormone qui permet au glucose (sucre) contenu dans les aliments d’être utilisé par les cellules du corps humain. Si l’insuline est insuffisante ou si elle ne remplit pas son rôle adéquatement, comme c’est le cas dans le diabète, le glucose (sucre) ne peut pas servir de carburant aux cellules. Dès lors, il s’accumule dans le sang et il est ensuite déversé dans l’urine. À la longue, l’hyperglycémie provoquée par la présence excessive de glucose dans le sang entraîne certaines complications, notamment au niveau des yeux, des reins, des nerfs, du cœur et des vaisseaux sanguins. Cependant, la cause réelle du diabète demeure inconnue, même si l’on sait que certains facteurs peuvent influencer son apparition, notamment : l’hérédité, l’obésité, la grossesse, certains virus ou certains médicaments. Ce sont-là des causes qui peuvent surgir chez n’importe quel humain.

Cependant, même si la maladie peut frapper tout le monde, tous n’en meurent pas de la même façon. Les riches peuvent toujours se trouver les moyens de se conformer à ses contraintes, tandis que les pauvres sont condamnés à périr lorsqu’ils bénéficient pas d’une aide salutaire. C’est le cas des diabétiques pauvres assistés par la Caritas diocésaine de Butare.

Une initiative partie des bienfaiteurs modestes

Le projet d’aide de la Caritas diocésaine de Butare aux diabétiques pauvres a été créé en 1994 par Dr François Ngabonziza et sa femme Dr Jeanne d’Arc Uwambazimana comme œuvre caritative ayant pour but de venir en aide aux patients diabétiques pauvres en leur achetant les médicaments et d’autres produits médicaux dont ils ont besoin. Depuis sa création, le fonds est alimenté par les bienfaiteurs généreux. Ce n’est qu’en 2007 que la Caritas diocésaine de Butare, sur recommandation de Mgr Philippe Rukamba, l’Evêque du diocèse, a pris en main l’action d’aide aux diabétiques pauvres tout en déléguant le Dr François Ngabonziza comme personne de référence à ce sujet. Pour le moment, le projet assiste 38 personnes et les membres de leurs familles dans différents domaines, tels que :

  • Assistance en soins médicaux :

Consultation curative : Dans les différents services comme médecine interne, chirurgie, gynécologie, stomatologie, ORL, ophtalmologie, etc. Parmi les malades, il y en a qui se font soigner à l’hôpital de Kabgayi (hôpital catholique) pour le problème d’ophtalmologie et à l’hôpital du Roi Fayçal (hôpital de référence) pour ceux qui ont des problèmes osseux.

Les médicaments : Selon la gravité de la maladie parce qu’il y en a qui manifestent les complications dues au diabète et qui demandent plus de médicaments et souvent chers. Pour les malades connaissant des complications ophtalmiques, le projet achète des lunettes qui sont malheureusement très chères et doivent être régulièrement changées à la mesure de la gravité de la maladie.

Payement de mutuelle de santé : le projet paie les frais de mutuelle de santé pour ses bénéficiaires dont la majorité n’est pas en mesure de se payer la mutuelle de santé.

  • Assistance en frais de transport :

La zone d’action du projet dépassant les limites du diocèse, car au début le Dr François Ngabonziza considérait la personne souffrante sans tenir compte de sa provenance (certaines venaient des diocèses lointains comme Gikongoro et Kigali pour se faire soigner à l’Hôpital Universitaire de Butare), la Caritas paie pour eux les frais de transport.

  • Assistance en vivres

La Caritas Butare réserve mensuellement une petite quantité de vivres et de savons aux diabétiques pauvres vu que, pour être efficace, les médicaments qu’ils prennent nécessitent être accompagnés par un repas.

Selon Mme Odette Musabyimana, Coordinatrice médicale du diocèse de Butare, le coût de soins d’un diabétique étant cher, le projet ne parvient pas à venir en aide à 20 autres malades se trouvant sur la liste d’attente. En outre, ces malades ont besoin d’autres formes d’assistance telles que l’écoute attentive, un accompagnement psycho-spirituel régulier et un plaidoyer auprès des voisins, des autorités politico-administratives car elles sont souvent marginalisées dans la société.

Quelques témoignages

Uwambajemariya Félicité, 44 ans, est une femme célibataire vivant avec ses deux petites soeurs. Hospitalisée pour la première fois le 8 décembre 1992, elle ignorait jusque-là le mal dont elle souffrait. Elle sentait une soif intense et constatait qu’elle subissait un amaigrissement progressif. Après les examens médicaux, il lui fut interdit de consommer du sucre et des aliments sucrés tels que la patate douce et les fruits. Après un mois d’hospitalisation, elle s’est sentie soulagée, mais on lui ordonna l’injection de l’insuline à laquelle elle se soumet depuis lors.

Cinq ans plus tard, en 1997, la maladie s’est compliquée par la perte de l’acuité visuelle, si bien qu’elle a dû abandonner l’école. Elle a été ensuite attaquée à la jambe qu’elle s’est fait aussi opérer. Puis la maladie s’attaqua à son cou qui d’un coup s’était brisé pendant qu’elle était au champ et ne pouvait plus tenir. L’on fut une nouvelle fois obligé de lui faire une opération. Aujourd’hui, malgré ce cortège de maux, elle souffre aussi d’un mal qui la ronge dans les os du bassin et qui fait qu’elle ne peut plus se déplacer que sous tutelle d’une personne tierce. Bref, Uwambajemariya Félicité ne subsiste que sous les soins palliatifs qu’elle obtient grâce à la Caritas diocésaine de Butare qui l’assiste sous les différentes formes de soins cités ci-dessus.

Umurerwayire Spéciose, 50 ans, mariée et mère d’un enfant, est malade depuis 1984. A l’époque, elle était encore célibataire. Bien que apparemment en bonne santé, elle a perdu progressivement son acuité visuelle et elle n’est plus capable de réaliser aucun travail physique. Elle remercie la Caritas diocésaine de Butare qui l’assiste depuis 2007 pour les soins médicaux et lui a obtenu une paire de lunettes pour améliorer sa vue, etc.

Ngombwa Théogène, 31 ans, célibataire vivant avec sa mère. Il est malade depuis 1998. Après son hospitalisation, il s’administre depuis lors l’insuline et il a été récemment opéré aux yeux à cause d’une complication de son diabète. Malgré son jeune âge, le diabète fait que Ngombwa Théogène ne sait plus tenir longtemps au travail physique. Deux heures au maximum, nous a-t-il dit. Un certain moment, il avait obtenu un travail de mécanicien, mais il a dû abandonner faute d’énergie. C’est pourquoi, tout comme ses collègues Félicité et Spéciose, il remercie la Caritas diocésaine de Butare qui l’assiste dans tous ses soins médicaux pour sa réhabilitation.


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