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"Emprise mentale, quand la thérapie dérape" : comment on manipule vos souvenirs.

Redigé par IGIHE
Le 20 avril 2016 à 01:44

DERAPAGE - Alors que France 5 diffuse ce soir un documentaire sur les dérives des thérapies, la technique des "faux souvenirs induits". Brigitte Axelrad, spécialiste du sujet, nous explique comment fonctionne cette méthode.
Ils promettent d’aider à guérir. Ceux qui en ont besoin leur font confiance. Mais certains thérapeutes abusent des confidences de leurs patients au point de manipuler leurs souvenirs. Ainsi, 2500 personnes portent plainte chaque année en France contre ces professionnels pour le (...)

DERAPAGE - Alors que France 5 diffuse ce soir un documentaire sur les dérives des thérapies, la technique des "faux souvenirs induits". Brigitte Axelrad, spécialiste du sujet, nous explique comment fonctionne cette méthode.

Ils promettent d’aider à guérir. Ceux qui en ont besoin leur font confiance. Mais certains thérapeutes abusent des confidences de leurs patients au point de manipuler leurs souvenirs. Ainsi, 2500 personnes portent plainte chaque année en France contre ces professionnels pour le moins déviants.

Dans un documentaire diffusé ce mardi 19 avril à 20h50 sur France 5, Stéphanie Trastour, la réalisatrice, donne la parole aux victimes et à ceux qui luttent contre ces gourous. Leur technique : "les faux souvenirs induits". Comment est-il possible de les créer ? Comment y échapper ? Comment s’en prémunir ? Brigitte Axelrad, professeur honoraire de Philosophie et de Psychologie et auteure de l’ouvrage Ravage des faux souvenirs, ou la mémoire manipulée (Book-e-book, 2010) a répondu à nos questions.

► Qu’est-ce qu’un faux souvenir ?

"C’est un événement qui ne correspond pas à un fait réel. Il ne peut pas être prouvé car il ne s’est jamais produit", explique la spécialiste. Par une méthode de suggestion, le patient va être convaincu d’avoir vécu un fait imaginaire. Elle précise : "le plus souvent, il s’agit d’un traumatisme vécu dans l’enfance comme un viol ou un inceste". Ces affaires ont notamment défrayé la chronique dans les années 1990-2000 aux Etats-Unis.

► Comment le thérapeute le créé ?

Le scénario le plus fréquent est qu’un patient vienne consulter pour un problème plus ou moins grave. "Il (ou elle) est alors amené à se confier sur ces problèmes personnels. C’est alors que le thérapeute déviant va suggérer un souvenir avec une phrase du type : "Est-ce que vous pensez que vos problèmes actuels peuvent-être liés à vos problèmes d’enfance ?", décrit Brigitte Axelrad. Le patient peut envisager cette idée ou la réfuter. Mais à force d’une suggestion répétée, le gourou peut avoir gain de cause rapidement. Le patient peut s’entendre dire au bout de 2/3 séances : "Oui peut-être que c’est lié mais je ne m’en souviens pas" ou "c’est sûrement parce que je ne m’en souviens pas que c’est aussi traumatisant."

► Quel est leur intérêt ?

"Cela peut être pour avoir plus d’argent en fidélisant sa clientèle, explique la spécialiste. Mais bien souvent ces thérapeutes ont un crédo." Pour eux, les problèmes existentiels actuels sont causés par des problèmes subis dans l’enfance.


► L’exigence d’un diplôme protège-t-il les patients ?

"Non, malheureusement. C’est une conception freudienne qui peut être la philosophie de psychiatres ou de psychanalystes diplômés, explique notre interlocutrice. Certains sont même des experts qui interviennent auprès des tribunaux." Le diplôme n’est donc pas forcément un gage de fiabilité.

►Comment ne pas se faire piéger ?

Le problème est qu’un patient qui va consulter de son propre gré accepte une forme d’autorité de celui qui va l’aider. Du coup, la suggestion est plus facile à réaliser. Le gourou se sert des doutes de ses patients et les transforme en certitudes. Et comme bien souvent, "il n’y a pas de preuve matérielle (traces cliniques ou autres), la vérification est difficile", regrette Brigitte Axelrad. Une solution peut être de récolter des témoignages et d’échanger avec son entourage. Et pourquoi pas, se confronter à son présumé violeur ou à la personne qui est supposé avoir fait du mal.

La meilleure des parade est finalement le bon sens. "Les gens doivent savoir que cela peut arriver", conclu la spécialiste.


metronews.fr


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