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Foire Agricole de Mulindi : orientation d’agriculture de marché

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 24 juin 2015 à 05:39

Du 4 au 10 juin 2015, le Minagri vient d’organiser une foire agricole au Centre de Démonstration de Mulindi, une banlieue située à l’Est de Kigali. Cette foire aura montré une volonté gouvernementale rwandaise à vouloir avancer vers une agriculture de marché. Même si le Minagri veut bousculer les mentalités rurales pour faire émerger un fermier rwandais de type nouveau orienté vers une agriculture de marché, il butte contre des défis qui découragent : des microfinances aux taux élevés d’intérêts (...)

Du 4 au 10 juin 2015, le Minagri vient d’organiser une foire agricole au Centre de Démonstration de Mulindi, une banlieue située à l’Est de Kigali. Cette foire aura montré une volonté gouvernementale rwandaise à vouloir avancer vers une agriculture de marché.

Même si le Minagri veut bousculer les mentalités rurales pour faire émerger un fermier rwandais de type nouveau orienté vers une agriculture de marché, il butte contre des défis qui découragent : des microfinances aux taux élevés d’intérêts difficilement supportables par le fermier, une main d’oeuvre forcément agricole qui doit être résorbée par la ville industriellepour pouvoir dégager les campagnes agricoles.

Une assistance détachée

Un jeune fermier agricole vient de développer un vaste champ d’haricot sélectionné.

"Je suis originaire de Kirehe. Ma spécialité est le haricot. Je fais une expérimentation sur plus de 5 variétés de haricots. Et ça marche. J’exploite plus de 3 ha de champ. Les fermiers viennent acheter mes nouvelles variétés. En tout cas mon compte bancaire est confortable. J’ai quelques 3 millions de francs de recettes après m’être construit une maison moderne", a déclaré ce jeune fermier, d’à peine 32 ans.

Le Stand du Projet RSSP/LWH est voisin de ceux des fermiers maraichers, des riziculteurs et autres fermiers de racines (patates douces, maniocs...). Cela n’est pas une simple coincidence.

Le Projet du Minagri LWH- RSSP III ( Land husbandry, Water harvesting and Hillside Irrigation (LWH) and Third Rural Sector Support Project) est le parrain de ces associations de fermiers maraichers et autres espaces rizicoles.

Kelen Makumi et son collègue dans le stand RSSP-LWH

"Nous préparons des espaces maraîchers avec tout le génie rural nécessaire, accompagnons les coopératives jusqu’à ce que nous constatons qu’elles sont à même de boucler la chaîne de production consistant à l’organisation et préparation des terrains de culture, ensemencement, récolte et marchandisation", a confié Kelen Makumi, une agent de RSSP-LWH rencontrée dans le Stand. Selon cet officier en communication RSSP-LWH poursuit de gros projets de génie rural qu’il a déjà livré aux utilisateurs.

"Le Projet LWH (Land Husbandry, Water Harvesting and Hillside Irrigation) a déjà préparé des sites de Ndaba avec 703 ha et de Karongi sur 232 ha en Province de l’Ouest. Il s’agit de préparer un espace collinaire cultural consolidé. Cet espace est irrigué par gravitation. Nous sommes en cours de préparation de 267 Ha dans le District de Rwamagana et 420 ha à Kayonza. Ici, nous avons une source d’eau sur des collines surelevées par rapport aux sites. L’eau est alors déviée pour être redirigée sur les sites qui, bien entretenus, peuvent connaître plus de 3 récoltes annuelles", a confié Mutumayi Célestin, un agent de la Cellule Communication du LWH-RSSPIII près le Minagri.

Une méthodologie pour une agriculture de marché

A l’aide de ses programmes LWH-RSSP, le Minagri a développé une approche méthodologique holistique à l’adresse des fermiers rwandais. Cette méthodologie consiste à donner au fermier rwandais une autre approche agricole orienté vers le marché.

A travers ses agents mobilisateurs affectés à tous les échelons des instances de base que sont les ’district community Development Officers, agronomists, horticulturers, Ingénieurs, Water Users officers, cooperative managers et marketing officers ; le Minagri a essayé avec succès de remorquer le paysan et lui a montré que la consolidation des terres pour une seule culture intensive lui profite sérieusement.

Ses agents subtils vont jusqu’à inciter le fermier à comprendre l’importance des tontines où il apprend à faire une petite épargne solidaire. L’étape suivante est celle de comprendre que ses activités de fermage pour mieux donner des résultats, il doit recourir aux services financiers d’à côté dont les Murenge SACCO.

"ça je veux bien. Tout marche bien. Nous recourons aux produits des microfinance. Mais ils sont chers. Pensez-vous bien que rembourser le principal et les intérêts supérieurs à 20%, c’est énorme. C’est une oppression. C’est comme si tu travaillais uniquement pour le banquier", a confié un coopérateur de COPORORI Abahuzamihigo de Kamonyi venu lui aussi exposer le riz de sa coopérative.

Des experts économistes agricoles apprécient le petit pas franchi par cette nouvelle politique sectorielle agricole consistant à remorquer le fermier rwandais vers l’économie de marché.

"Il est vrai que le fermier rwandais ne produit plus pour survivre. Il pense marché pour ses cultures. cependant, il faudra urgemment créer de nombreux emplois non agricoles pour désengorger le secteur rural. Il faut que les gens occupés dans l’agriculture et vivant de produits agricoles passent de 80 à au moins 30 à 20% de la population. Il faut que les pouvoirs publics intéressent les investisseurs privés à créer des industries occupant toute cette pléthore de jeunesse désoeuvrée qui doivent migrer des campagnes vers les centres industriels qui seront nouvellement créés", a confié à Trends Of Biz Dr Ngerero, haut cadre à RAB (Rwanda Agriculture Board) montrant qu’il faut dégager les campagnes pour leur réserver une agriculture hautement commerciale et profitable.


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