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Livre :« Biologie del’homosexualité :on naît homosexuel, on ne choisit pas de l’être » de Jacques Balthazart

Redigé par Senya
Le 19 décembre 2016 à 11:43

Dans son livre « Biologie de l’homosexualité : on naît homosexuel, on ne choisit pas de l’être », le chercheur belge Jacques Balthazart soutient la thèse d’une homosexualité héritée à la naissance et ravive les oppositions avec la psychanalyse et l’Église. Le débat de l’inné et de l’acquis est relancé. Quels en sont les enjeux ?
Études sur les jumeaux et les fratries, données génétiques et hormonales... Pour Jacques Balthazart, directeur du Groupe de recherches en neuroendocrinologie du comportement (université (...)

Dans son livre « Biologie de l’homosexualité : on naît homosexuel, on ne choisit pas de l’être », le chercheur belge Jacques Balthazart soutient la thèse d’une homosexualité héritée à la naissance et ravive les oppositions avec la psychanalyse et l’Église. Le débat de l’inné et de l’acquis est relancé. Quels en sont les enjeux ?

Études sur les jumeaux et les fratries, données génétiques et hormonales... Pour Jacques Balthazart, directeur du Groupe de recherches en neuroendocrinologie du comportement (université de Liège, Belgique), les études scientifiques sont suffisamment nombreuses pour affirmer que l’homosexualité innée est la théorie « la plus plausible ».

C’est le point de vue qu’il défend dans son livre «  Biologie de l’homosexualité : on naît homosexuel, on ne choisit pas de l’être ». Il y explique que :

« Une partie des facteurs de l’homosexualité est génétique, c’est la partie que l’on connaît le moins bien. On a beaucoup plus de données sur la partie hormonale de ces facteurs.

Il y a enfin une partie immunologique, une réaction immunitaire développée par la mère contre l’embryon de sexe mâle [qui affecterait les préférences sexuelles]. »

L’ouvrage prend ainsi le contre-pied des psychanalystes ou encore des théologiens qui soutiennent que l’orientation sexuelle résulte principalement de l’éducation et de l’environnement, et donc qu’elle s’acquiert ou qu’elle se choisit.

L’Église catholique, par la voix du pape Benoît XVI, présentait il y a peu « la confusion des sexes comme une menace aussi grave pour l’humanité que les changements climatiques ». Pour le Vatican, l’homosexualité est acquise, volontaire, et s’oppose donc à la sacro-sainte « loi naturelle ».

Avantages et écueils

La couverture du livre de Jacques Balthazart

Du côté de la psychanalyse, le Dr Stéphane Clerget, psychiatre et auteur de « Comment devient-on homosexuel ou hétérosexuel ? » déclarait encore en 2008 :

« Ce que j’affirme à partir de mes recherches, c’est que l’orientation sexuelle se construit. Être homosexuel, ce n’est pas la conséquence d’un événement traumatique, d’une mauvaise éducation, d’un problème génétique, ce n’est donc pas le résultat d’un “ratage”, mais c’est une des formes possibles, minoritaire certes, mais normale de vivre sa sexualité. »

Mais les points de vue du Dr Clerget, des freudiens et post-freudiens sont mis à la marge par le Pr Balthazart, qui invoque dans ses écrits le manque d’études scientifiques rigoureuses pour les étayer.

Innée ou acquise ? Les deux théories sur l’homosexualité ne sont pas nouvelles et chacune a montré ses avantages, mais aussi ses écueils.

L’homosexualité acquise, résultant de l’éducation, reste une thèse culpabilisante pour des parents qui s’interrogent sur les erreurs qu’ils ont pu commettre (mère trop proche, père absent) quand leur enfant fait leur coming out.

En revanche, des mouvements gays et lesbiens préfèrent affirmer que leur orientation sexuelle est un choix, parce qu’ils trouvent dans cette conception les ressources pour mieux s’assumer.

« Soigner » les homos ?

Quant à la théorie de l’homosexualité innée, elle peut être de nature à ressusciter les heures sombres de la médecine.

Dans les années 30, le nazisme et de nombreux médecins et psychiatres considéraient l’homosexualité comme une « dégénérescence pathologique héréditaire ». Qui sait si les futures thérapies géniques ou hormonales ne tenteront pas de « soigner » les homosexuels ?

Pour le Pr Jacques Balthazart, pas de doute : la science tranche en faveur d’une homosexualité innée. Mais il est plus optimiste sur notre siècle et affirme que cette théorie est plutôt de nature à permettre aux homosexuels d’être mieux tolérés :

« Les homosexuels ne sont pas pervers (en tout cas pas plus que les hétéros), ils ne sont pas dangereux (l’homosexualité n’est pas contagieuse) et ils ne sont pas, en général, responsable de leur condition [...]

En retour, la société devrait, comme elle le fait de façon croissante mais pas encore uniforme, les accepter sans aucune forme de discrimination... »


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