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Quand les banques punissent leurs propres clients

Redigé par Trends.be
Le 23 novembre 2014 à 08:19

Il ne viendrait à l’idée de personne de payer un taux d’intérêt négatif pour laisser son argent dormir en banque. Et pourtant, cette folie existe aujourd’hui en Allemagne !
Image d’illustration © istock
Les gestionnaires de fonds d’investissement et les entreprises doivent en effet payer un taux d’intérêt punitif sur les dépôts qu’ils laissent sur les comptes de certaines banques commerciales allemandes. Quant au terme "punitif", je ne l’ai pas utilisé par hasard, car en Allemagne, c’est comme cela que la (...)

Il ne viendrait à l’idée de personne de payer un taux d’intérêt négatif pour laisser son argent dormir en banque. Et pourtant, cette folie existe aujourd’hui en Allemagne !

Image d’illustration © istock

Les gestionnaires de fonds d’investissement et les entreprises doivent en effet payer un taux d’intérêt punitif sur les dépôts qu’ils laissent sur les comptes de certaines banques commerciales allemandes. Quant au terme "punitif", je ne l’ai pas utilisé par hasard, car en Allemagne, c’est comme cela que la presse appelle cette facturation pour avoir, en quelque sorte, le droit de déposer son argent auprès de certaines banques locales.

Pour le moment, ce phénomène touche uniquement les entreprises et les fonds d’investissement. Pas du tout les particuliers. Aucune banque n’ose encore facturer des frais aux particuliers... Enfin quand je dis aucune, je vais vite en besogne, car il y a quand même une petite banque allemande qui a osé le faire. C’est la Skatbank, une petite banque coopérative locale et qui a décidé fin du mois d’octobre de prélever un intérêt négatif à ses clients à partir de 500.000 euros de dépôt. Depuis les articles de presse, cette limite a été augmentée à 3 millions d’euros. Cela ne concerne pas tout le monde, c’est vrai, mais le symbole est là. Le ver est dans la pomme.

En démocratie, la seule manière de forcer le citoyen à faire ce qu’il n’a pas envie, c’est de le frapper au portefeuille. Mais est-ce encore de la démocratie ?

En réalité, que se passe-t-il ? La Banque centrale européenne veut que les banques commerciales qui dépendent d’elle donnent davantage de crédits aux ménages et aux entreprises. Pour les forcer à le faire, la BCE a instauré un taux d’intérêt négatif de 0,25% sur tous les dépôts que laissent les banques commerciales sur son compte.

C’est une manière de leur dire ’ne laissez pas votre argent chez moi, faites plutôt des crédits’. Si au début, les experts ont dit, comme d’habitude, que ce taux d’intérêt négatif ne serait pas répercuté sur les clients, on voit deux mois après la création de cette mesure, que ce n’est pas le cas !

Alors oui, c’est vrai, pour le moment, on décourage uniquement les dépôts des entreprises et des fonds d’investissement. Mais demain, qui sait, ce sera sans doute le tour des particuliers ? En réalité, on s’en approche tout doucement, car en Belgique les banques ont encore abaissé le rendement des livrets d’épargne.

On se rapproche des 0% à vive allure ! Tout comme la disparition programmée du cash, dont je vous ai déjà parlé, tout cela concourt à forcer les citoyens à consommer plutôt qu’à épargner, même s’ils n’en ont pas envie. Et comme nous sommes en démocratie, la seule manière de forcer le citoyen à faire ce qu’il n’a pas envie, c’est de le frapper au portefeuille. Mais est-ce encore de la démocratie diront certains ?


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