Les Marines, le prestigieux corps expéditionnaire de l’armée américaine, est secoué depuis quelques jours par la révélation d’un ancien Marine devenu journaliste de l’existence d’une page privée Facebook que partageaient des milliers de soldats et qui montrait des centaines de photos de leurs camarades femmes dénudées.

Loin est le temps où la soldatesque affichait des photos de pin-up sur les murs de leur chambrée. Avec les réseaux sociaux, des émotions plus fortes sont permises. C’est ainsi que quelque 30 000 Marines avaient une page privée sur Facebook, « Marines United », sur laquelle ils partageaient des photos de leurs petites amies en tenue plus que légère, dans des poses qui n’avaient rien du garde-à-vous, le tout parfois accompagné de commentaires salaces, et en donnant des noms.

Ces photos étaient le plus souvent publiées à l’insu des intéressées. Le service d’enquête criminelle de la marine est en charge du dossier. Le patron du Pentagone, James Mattis, a dénoncé « une violation scandaleuse des valeurs de l’armée », alors que le général Robert Neller, qui commande les Marines et doit être interrogé par le Congrès mardi 14 mars sur cette affaire, ne cachait pas vendredi devant les journalistes sa déception : « Nous affirmons qu’être un Marine est un titre spécial et quelque chose que vous méritez : il y a de l’honneur. Mais il n’y a pas d’honneur à dénigrer une femme Marine. »

Bien que le site ait été fermé, d’autres du même genre continueraient d’exister, et selon Business Insider, une autre plateforme de partage, s’étendrait à d’autres services de l’armée américaine. Ces soldats-voyeurs nuisent à la réputation d’une institution, l’armée, qui est la seule pour laquelle les Américains ont encore du respect.

Avec rfi.fr