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Massacre de Mwanza Lomba en RDC : la justice militaire arrête sept soldats

Redigé par IGIHE
Le 19 mars 2017 à 01:45

Lors d’une conférence de presse, la justice militaire a annoncé plusieurs arrestations dans l’affaire de la vidéo de l’exécution de présumés miliciens Kamuina Nsapu. On y voyait des hommes en uniforme tirer sur des civils pour la plupart désarmés. Le gouvernement congolais avait qualifié de « montage grossier » ces images tournées en un seul plan et diffusées sur les réseaux sociaux. La justice militaire dit autre chose.
La justice militaire a annoncé avoir arrêté et inculpé sept militaires soupçonnés (...)

Lors d’une conférence de presse, la justice militaire a annoncé plusieurs arrestations dans l’affaire de la vidéo de l’exécution de présumés miliciens Kamuina Nsapu. On y voyait des hommes en uniforme tirer sur des civils pour la plupart désarmés. Le gouvernement congolais avait qualifié de « montage grossier » ces images tournées en un seul plan et diffusées sur les réseaux sociaux. La justice militaire dit autre chose.

La justice militaire a annoncé avoir arrêté et inculpé sept militaires soupçonnés d’être à l’origine du massacre de Mwanza Lomba, et plus précisément dans la petite localité voisine de Bena Tshikasu au Kasaï-Central.

Sur les sept militaires inculpés, six sont accusés d’avoir participé au massacre que l’un d’eux aurait pris soin de filmer. Le dernier, qui n’était pas sur le théâtre a, lui, été surpris en possession de la vidéo. Il est le premier à l’avoir reçu.

L’auditeur général des Forces armées congolaises (FARDC), le général Joseph Ponde, a livré samedi matin les premières informations de l’enquête préliminaire : « Nous avons mis la main sur sept suspects, tous éléments FARDC. De l’instruction entreprise, de l’exploitation de la vidéo et de descentes sur les lieux du crime, les préventions ci-après ont été retenues à la charge des suspects : crimes de guerre par meurtre, crimes de guerre par mutilation, crimes de guerre par traitement cruel, inhumain et dégradant, refus de dénonciation d’une infraction commise par des justiciables ou des juridictions militaires ».

« Pour compléter ces premières investigations, l’auditorat général se propose de requérir l’expertise exigée pour l’exploitation des données sur les téléphones cellulaires saisis, ainsi que deux tombes localisées dans la périphérie de Mwanza Lomba. Et ceci afin d’identifier les différentes victimes, ainsi que le mode opératoire de leurs bourreaux. Une demande d’appui dans ce sens avait d’ailleurs été adressée aux cellules d’appui aux poursuites de la Monusco, en date du 25 février 2017. Cette demande demeure d’actualité, étant donné que les investigations doivent se poursuivre. »

La justice militaire congolaise se dit donc prête à solliciter son appui à la Monusco. L’ONU n’a pas pu accompagner les magistrats congolais sur le terrain. Simple problème administratif, dit une source au sein de l’auditorat.

Des magistrats militaires devraient poursuivre leur mission la semaine prochaine. L’auditeur général a promis que les autres allégations de fosses communes et les autres vidéos en circulation feraient toutes l’objet d’une enquête.

Guerre asymétrique

Lors de cette conférence de presse, l’auditeur général a tenu à rappeler qu’il s’agissait là d’une guerre asymétrique, que les forces de sécurité étaient aussi tués, parfois brutalement, par les miliciens qui disposaient d’armes.

Le général Ponde cite quelques Kalachnikov, armes à feu traditionnel et surtout des armes blanches déjà saisies. C’est ce que rappelle également le gouvernement. Les Nations unies, elles, disent documenter de plus en plus de sites de fosses communes.

La mission judiciaire partie de Kinshasa a constaté que les hors-la-loi se sont illustrés par des actes d’une cruauté inimaginable et ont de manière systématiques ciblés les symboles de l’Etat et les fonctionnaires de l’Etat. Les policiers, les militaires, les agents de renseignements et même des hauts fonctionnaires de la province.

Inquiétude de la Monusco

De son côté, la Monusco exprime ses vives préoccupations sur des probables nouvelles violences à Kananga entre mardi et vendredi dernier. La mission de l’ONU dit avoir reçu des informations crédibles selon lesquelles un nombre important de personnes auraient été tuées.

La Monusco pointe les attaques des miliciens Kamuina Nsapu contre les institutions et symboles de l’Etat, mais également l’utilisation disproportionnée de la force par les forces de défense et de sécurité, qui ciblent notamment des civils, dont des femmes et des enfants. Dans la nuit de mardi à mercredi, ces opérations militaires à Kananga ont conduit à un grand nombre de victimes, affirme la Monusco.

La Monusco est aussi très préoccupée par les restrictions à sa liberté de circulation ces derniers jours, ce qui limite la capacité de la Mission à mettre en œuvre son mandat.

Le Kasaï-Central est en proie à l’insurrection Kamuina Nsapu, depuis la mort, lors d’une opération militaire, d’un chef coutumier local, entré en conflit avec le pouvoir.

Avec rfi.fr


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