Mme Ingabire Victoire Umuhoza a sollicité face à ses juges la réinsertion dans la vie de tous les jours, telle que la vit le citoyen lambda. La prévenue se présentait à la haute cour pour sa dernière audition lors de son procès en appel. Cette conclusion est intervenue ce mardi 30/07/2013 après sa diatribe devant le prétoire au cours de laquelle elle a rejeté en bloc toutes les accusations portées contre elle.

Ingabire a continué à s’inscrire en faux contre les accusations de crimes de conspiration par la création d’une branche armée visant la déstabilisation du régime en place, et pour négation du génocide pour lesquels elle est poursuivie. De même a t elle nié sur toute la ligne tous les autres chefs d’accusation portés contre elle.

Devant ses juges Ingabire a scandé : « Aussi vrai que j’ai adhéré à plusieurs partis et mouvements politiques, je n’ai jamais eu l’intention de mettre sur pied une branche armée entre 1998 et 2010. »

La patronne de la formation politique non encore reconnu par Kigali, FDU (Forces démocratiques unifiées/Inkingi) a poursuivi en attestant n’avoir joué aucun rôle dans les attentats à la grenade lancée dans la ville de Kigali, mais aussi n’avoir aucunement été de mèche avec des groupes terroristes avec en ligne de mire une exhortation à l’insécurité, tel qu’il en est fait mention dans les charges qui pèsent contre elle et ses coaccusés.

Ingabire Victoire Umuhoza s’est par ailleurs démarqué de la négation du génocide dont on l’accuse. Elle avance avoir évoqué les massacres dont furent victimes les bahutu au Congo, mais qu’en ce qui la concerne, n’avoir nullement évoqué la théorie du double génocide.
Et celle-ci de conclure :
« Je demande à la Cour Suprême ma réinsertion dans la vie courante, qu’elle me rende ma liberté afin que je vive comme tous les autre Rwandais. »

La dernière audition en appel de Mme Ingabire, a été suivie par la plaidoirie de son avocat, Me Gatera Gashabana pour compléter sa cliente. Le procès se poursuit dans l’après-midi de ce mardi 31/07/2013 avec la plaidoirie de Me Edouard, son autre avocat conseil. Elle avait été condamnée en octobre 2012 à huit ans de prison ferme. Le mardi 17/04/2013, le parquet avait requis 25 ans de prison en demandant à la Cour suprême de déclarer Victoire Ingabire coupable de plusieurs chefs pour lesquels elle avait été acquittée, notamment « propagation de fausses rumeurs » et mise en place d’un groupe armé. La peine à perpétuité, réclamée en première instance, a été écartée, en raison d’un nouveau code pénal qui abaisse les peines pour certaines infractions selon le parquet.

Victoire Ingabire Umuhoza, présidente des Forces démocratiques unifiées a été arrêtée et incarcérée le 21/05/2010 pour conspiration et négation du génocide commis contre les batutsi du Rwanda en 1994, peu après son retour au Rwanda en vue de se présenter à la présidentielle de 2010.