La caricature en question met en relief le portrait d’un Saint-homme habillé en boubou blanc. A la vue de cette image, un Européen s’interroge sur la tenue vestimentaire de cet individu : « Tiens, pourquoi il porte une robe, lui ? » demande-t-il à son interlocuteur, surpris par sa question.

L’article de l’éditorialiste Damien Glez a été illustré par cette image jugée blasphématoire par la communauté Mouride, une confrérie religieuse dont le Fondateur est un grand Serviteur du Prophète Mohamed, Serigne Touba. L’homme habillé en boubou blanc et mis en relief dans la caricature du dessinateur, n’est personne d’autre que Serigne Touba.

Damien Glez semble vouloir condamner une polémique homophobe des sénégalais et une pression sociale exercée en permanence sur un jeune chanteur. Cette caricature représente en réalité une métaphore de l’homophobie et de l’intolérance du peuple sénégalais. Sur cette image, l’Européen à l’allure virile, et tenant sa cigarette ne comprend pas pourquoi cet homme enfile une robe ? La question qu’il pose ensuite choque et embarrasse son interlocuteur, qui se tient juste derrière lui. Ignorant des histoires religieuses du Sénégal, ce qu’il considère comme étant une robe, est, dans la tradition sénégalaise, un boubou porté principalement par des hommes religieux.

Au Sénégal, les populations vouent un grand respect à leurs Chefs religieux et à leurs Serviteurs du Prophète Mohamed. Après la publication de cette image, le porte parole du Mouridisme a fermement condamné l’utilisation de la photo de Serigne Touba et a demandé à ce que l’on remplace cette illustration.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Sur le site de Jeune Afrique, le dessinateur rectifie :

« Une première version de ce dessin intégrait une photo du fondateur de la confrérie mouride, Cheikh Ahmadou Bamba. Compte tenu de l’incompréhension de nombreux lecteurs, nous avons préféré remplacer ce dernier par une personne anonyme en boubou traditionnel. Dans ce dessin, notre intention n’est pas de blesser qui que ce soit, et encore moins de porter atteinte à Cheikh Ahmadou Bamba, mais de dénoncer la bêtise de ceux qui ne font pas la différence entre un caftan et une robe, avec toutes les déductions faciles et infondées qui pourraient en découler. Une simple analogie humoristique avec l’« affaire Waly Seck », donc. Et nous présentons nos sincères excuses à tous ceux qui ont été choqués par la première version du dessin. »

Cette caricature du dessinateur franco-burkinabé, publiée par Jeune Afrique fait suite à une grosse polémique sur une histoire controversée « d’homosexualité ».

Waly Seck, ce chanteur sénégalais est apparu avec un sac à main de « femme » dans sa dernière vidéo clip. Habillé tout en blanc et tenant un sac à main, également de couleur blanche, le jeune artiste a été vivement attaqué par la population sénégalaise. On l’accuse d’être un homosexuel et de vouloir en même temps homosexualiser les jeunes sénégalais.

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Le chanteur Waly Seck Le rappeur Kanye West

Ce nouveau look de Waly Seck semble pourtant séduire ses fans, particulièrement la gente masculine, au point d’adopter le style du grand chanteur. Cependant, d’autres n’ont pas apprécié son comportement « provocateur ». Rapidement, les réseaux sociaux se sont enflammés, les télévisions ont lancé des débats autour de ce sac qui évoque tant de controverses, des organisations religieuses se sont soulevées et ont appelé à la manifestation pour dénoncer son attitude déplacé. Du côté du gouvernement, certains ont défendu le jeune artiste et d’autres ont préféré se muer dans le silence. Malgré les attaques, le chanteur est resté silencieux pendant quelques jours avant de rompre le silence. Dans un entretien qu’il a accordé à un média local, il a mis fin à la polémique en évoquant qu’il tenait un sac d’homme et non de femme. Souvent comparé à un homosexuel, il a profité de cet entretien pour encore dénoncer cette pression sociale exercée sur lui, dans un seul but de nuire à sa réputation.

Canal France

La tension est à son paroxysme. Les premières informations tombent. La presse sénégalaise fait état de deux jeunes passés à tabac pour avoir porté un sac à main de femme.

« L’affaire Waly Seck » serait-elle donc un débat banal entre un monde artistique réceptacle des sensibilités gays et une frange traditionaliste de la société sénégalaise ? » S’est interrogé le dessinateur.

Un buzz qui a mal fini ?

Des journalistes sénégalais parlent aujourd’hui d’un buzz que Waly Seck a voulu provoquer, afin de mieux promouvoir son prochain concert, à Bercy. D’autres y voient un complot entre l’international et Waly Seck pour la légalisation de l’homosexualité au Sénégal.

Pour rappel, Thione Ballago Seck, le père du jeune chanteur, est en prison depuis le mardi 2 juin. Le célèbre chanteur sénégalais a été placé sous mandat de dépôt après son inculpation par le juge de la 2e chambre du tribunal de Dakar de plusieurs chefs d’accusation : association de malfaiteurs, falsification de contrefaçon, altération de signes monétaires ayant cours légal à l’étranger, blanchiment d’argent et tentative d’escroquerie. Le chanteur, qui avait été placé en garde à vue depuis la nuit du 27 mai dernier, se retrouve au cœur d’un important trafic de faux billets de banque avec d’éventuelles ramifications au plan international.