La décision du gouvernement burundais de fermer ses frontières avec le Rwanda continue de susciter des critiques. Cette mesure affecte particulièrement la frontière de Ruhwa, située au nord-ouest du Burundi, dans la province de Cibitoke.

Auparavant, les Burundais et les Congolais empruntaient régulièrement l’itinéraire Ruhwa-Rusizi puis Bukavu pour des raisons commerciales ou médicales, notamment pour les Congolais se rendant à Bujumbura pour des soins. Ce trajet, d’environ 4 heures pour un coût de 40 000 francs burundais, n’est plus possible suite à la fermeture, car il nécessitait un passage par le Rwanda, dans le district de Rusizi.

Désormais, le trajet alternatif passe par Gatumba, Uvira, Kiriba et Kamanyola au Congo, puis Rusizi au Rwanda, avant d’atteindre Bukavu. Ce nouvel itinéraire, presque trois fois plus long, prend plus de 8 heures, soit une journée entière, et coûte entre 60 000 et 80 000 francs burundais, selon les escales, soit le double du coût initial.

En plus de ces difficultés, l’état médiocre des routes pose un sérieux problème. Les passagers déplorent les secousses causées par les nids-de-poule, impactant particulièrement les Congolais qui voyagent à Bujumbura pour des soins médicaux.

Les commerçants transportant des produits périssables subissent également des pertes. Dans certains cas, ils sont contraints de vendre leurs marchandises en cours de route, craignant qu’elles ne se détériorent à cause de la longueur du voyage et des secousses.

Face à ces enjeux, commerçants et transporteurs appellent les autorités burundaises à rouvrir les frontières, pour faciliter la libre circulation des biens et des personnes entre les pays voisins.

Les discussions et négociations pour une éventuelle réouverture des frontières restent la voie privilégiée pour rétablir la diplomatie entre ces deux pays frères.