Kinshasa censure toute information concernant Joseph Kabila et son parti

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 3 juin 2025 à 05:16

Le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) de la République démocratique du Congo, Christian Bosembe, a interdit aux médias de diffuser toute information relative à Joseph Kabila et à son parti, le ’PPRD’.

Cette décision, annoncée le 2 juin 2025, intervient alors que Joseph Kabila poursuit des consultations avec divers groupes dans les zones de l’Est du pays contrôlées par la coalition AFC/M23.

« À compter de ce jour, a déclaré Christian Bosembe, il est formellement interdit aux journalistes et aux organes de presse de publier des informations sur les dirigeants du PPRD, de s’exprimer à leur sujet ou de leur accorder une quelconque tribune. Il est également interdit de relayer les propos ou les activités de Joseph Kabila. »

Ceci-dit, Lawrence Kanyuka, porte-parole de la coalition AFC/M23, a précisé que cette interdiction ne concerne pas les journalistes exerçant dans les zones sous contrôle de l’alliance.

« La décision du gouvernement de Kinshasa d’interdire la diffusion d’informations relatives aux activités du président Joseph Kabila Kabange ne s’applique pas aux journalistes et aux médias opérant dans les zones que nous avons libérées », a-t-il indiqué.

Le gouvernement de la RDC accuse Joseph Kabila de trahison, d’appartenance à un groupe armé illégal, ainsi que de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, pointant du doigt un rôle présumé de leader au sein de l’AFC/M23.

En revanche, le site ’Reconstruire la RDC’, fondé par Joseph Kabila, affirme que sa présence à Goma s’inscrit dans une démarche de paix, en contradiction avec les accusations du gouvernement.

Par ailleurs, Joseph Kabila a reçu le même jour, à sa résidence de Kinyogote près de Goma, une délégation du Mouvement Radical pour le Changement (MRC), mandatée par Franck Diongo, opposant à Félix Tshisekedi. La délégation a réaffirmé l’engagement du MRC à soutenir l’unité nationale et à répondre à l’appel de Kabila en faveur du relèvement du pays.

Réfugié politique en Belgique depuis juin 2024, Franck Diongo demeure l’un des opposants les plus virulents au président Félix Tshisekedi. À plusieurs reprises, il a dénoncé avec véhémence le régime en place, qu’il qualifie de « sanglant », l’accusant de graves violations des droits humains, de pratiques répressives, de corruption généralisée, et de menace contre l’unité nationale.

Depuis son retour fin mai, Kabila a mené plusieurs initiatives, notamment des rencontres avec des leaders religieux, des représentants du M23 et des associations de jeunes.

Ces démarches font suite à son allocution du 23 mai, au cours de laquelle il a présenté une feuille de route répartie en douze points visant à mettre fin à la violence et à reconstruire la RDC, comprenant notamment le retrait des forces étrangères, le désarmement des groupes armés et le renforcement de la coopération régionale.

Le président de la 'CSAC' de la RDC, Christian Bosembe, a interdit aux médias de diffuser toute information relative à Joseph Kabila et à son parti, le ’PPRD’
Le gouvernement de la RDC accuse Joseph Kabila de trahison, d’appartenance à un groupe armé illégal, ainsi que de crimes de guerre et crimes contre l’humanité

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