La liberté de religion est un droit inaliénable, protégé par la Constitution congolaise et renforcé par l’Accord-cadre entre le Saint-Siège et la RDC. Toute tentative d’interdire un office religieux relève d’une immixtion directe dans une sphère qui échappe à l’autorité militaire ou civile.
Dans un communiqué rendu public le 24 novembre 2024, Monseigneur Emmanuel MUMBA fustige l’opposant à la visite pastorale de l’Archevêque, le Général Kapend a manifestement outrepassé ses prérogatives, démontrant une ignorance ou un mépris des principes fondamentaux de l’État de droit.
Le prétexte de "situation sécuritaire" avancé par le Général Kapend pour justifier l’interdiction est non seulement fallacieux, mais il constitue un abus manifeste de pouvoir. Le fait que cette tentative ait été ignorée par les collaborateurs de l’Archevêque et qu’aucun incident n’ait été enregistré lors de la célébration démontre le caractère non fondé de ces restrictions.
Cela reflète une instrumentalisation de la sécurité pour servir des objectifs politiques ou personnels, une pratique qui affaiblit davantage la légitimité du pouvoir en place.
Cette provocation survient dans un contexte où la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a appelé à une mobilisation générale contre un projet controversé de révision de la Constitution. L’Église catholique, en tant qu’acteur influent de la société civile congolaise, a souvent été une voix critique face aux abus du pouvoir. Cette tentative d’intimidation traduit une peur croissante des autorités devant une institution capable de mobiliser massivement les citoyens contre les dérives autoritaires.
La tentative d’intimidation contre l’Archevêque révèle la perte de vitesse et de contrôle d’un pouvoir qui cherche désespérément à étouffer les voix dissidentes. En s’attaquant à une figure aussi respectée que Monseigneur Muteba, le pouvoir en place montre son incapacité à gérer les critiques légitimes de manière constructive, préférant recourir à des méthodes coercitives. Cette stratégie, loin de renforcer son autorité, expose son isolement croissant et son manque de soutien populaire.
L’Archevêque, en citant Saint Paul (« On n’enchaîne pas la Parole de Dieu », 2 Timothée 2, 9), rappelle que les efforts pour museler l’Église sont voués à l’échec.
L’histoire a montré que les régimes qui tentent de s’opposer à la foi finissent par s’effondrer face à la résilience et à la foi du peuple. Cette situation illustre une fois de plus que la Parole de Dieu transcende les frontières terrestres et ne peut être confinée par des régimes temporaires.
L’intervention militaire dans une question religieuse viole les droits constitutionnels et internationaux, démontrant une ignorance volontaire de la législation en vigueur.
Ces actes renforcent l’idée d’un régime autoritaire et oppresseur, incapable de tolérer des opinions divergentes.
Ces provocations risquent d’intensifier la mobilisation des fidèles et de la société civile, aggravant l’isolement du gouvernement.
Les autorités doivent se souvenir que l’opposition à l’Église catholique a souvent marqué le début de la fin pour les régimes autoritaires en Afrique et ailleurs.
Cette tentative d’intimidation est une erreur stratégique majeure qui renforce la légitimité de l’Église en tant que porte-voix des opprimés et des marginalisés. L’Archevêque, par sa fermeté et son engagement, a démontré que ni les menaces ni les abus d’autorité ne peuvent entraver la mission de l’Église.
Les autorités congolaises gagneraient à respecter les droits fondamentaux et à adopter un dialogue constructif avec les institutions religieuses et la société civile, plutôt que de recourir à des pratiques qui les discréditent davantage aux yeux du peuple.
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