Réunies à l’ambassade, les familles des victimes du génocide contre les tutsi, parmi lesquelles figuraient des employés de l’ambassade ainsi que du Centre Culturel Franco-Rwandais, ont été accompagnées de l’ambassadeur Antoine Anfre et de tout son personnel, ainsi que des agences françaises œuvrant au Rwanda et des Franco-Rwandais.

Les visages étaient graves, et même l’ambassadeur Antoine Anfre, d’ordinaire souriant, portait une mine grave.

Sans prononcer de discours, l’ambassadeur s’est tenu debout, face à la plaque commémorative, et a procédé à un appel nominal des noms et prénoms des victimes tutsi qui ont perdus la vie en avril 1994.

Il a également ajouté les trois Français qui ont perdu la vie dans les premiers jours du génocide contre les tutsi en avril 1994.

Puis, dans un geste empreint de solennité, il a déposé une gerbe de fleurs à la mémoire des disparus. Une longue minute de silence s’est ensuivie, comme pour laisser résonner le poids des souvenirs et des pertes.

Après ce moment de recueillement, l’ambassadeur a invité l’assistance à se rendre à la résidence de France pour une collation.

Dans le silence respectueux, chacun s’est dirigé vers ce lieu de réconfort, où seule la représentante des rescapés a pris la parole.

Dans ces instants de mémoire, il est important de rappeler le parcours d’Antoine Anfre, jeune diplomate en Ouganda dans les années 1990.

Depuis cette tribune, il avait tenté d’alerter sa hiérarchie sur les véritables raisons de la guerre de libération. Rappelé à Paris, il a poursuivi, isolé, son combat pour une analyse factuelles et réaliste.

Malgré les obstacles et les mises à l’écart, il n’a jamais renoncé à ses convictions.

Aujourd’hui, presque réhabilité par le rapport Duclert, le Président Macron a choisi de le nommer ambassadeur de France au Rwanda.