Le thé figure parmi les cultures de rente essentielles pour l’économie du Rwanda. Durant l’année budgétaire 2023/2024, les exportations de thé ont rapporté plus de 114 millions de dollars au pays, avec 38 467 tonnes de thé transformé exportées. Afin de renforcer davantage ce secteur, le Rwanda s’est fixé un objectif ambitieux dans son plan quinquennal de développement agricole accéléré (PSTA 5), qui s’achèvera en 2029. Le pays espère atteindre 175 millions de dollars de revenus en exportant 58 600 tonnes de thé transformé de haute qualité.

Pour réaliser cet objectif, le NAEB a mis en place un programme gouvernemental de revitalisation de la production de thé, appuyé par le projet PSAC (Projet de Soutien aux Agriculteurs de Cultures d’exportation). Ce projet cible les petits producteurs, en leur fournissant un appui technique pour augmenter la quantité et la qualité de leur production. La démarche se concentre sur plusieurs districts : Karongi, Nyamasheke, Rutsiro et Nyabihu dans la Province de l’Ouest, Nyaruguru dans la Province du Sud et Rulindo dans la Province du Nord.

Sur une période de quatre ans, le projet PSAC prévoit de remplacer les théiers vieillissants et de planter de nouveaux plants sur de nouvelles terres. En tout, environ 40 millions de jeunes plants seront fournis gratuitement aux agriculteurs, pour une superficie totale de 2 410 hectares.

Au cours de la première année du projet, le NAEB projette de planter des théiers sur 910 hectares, dont 600 hectares de nouvelles terres et 310 hectares pour le remplacement des plants vieillissants. Actuellement, la production des plants est en cours, avec 8,5 millions de jeunes théiers prêts à être plantés, et un objectif de 19,9 millions de plants à atteindre d’ici octobre 2025, date prévue pour le début de la plantation.

Pour aider les producteurs de thé à atteindre des rendements supérieurs, le projet prévoit également la plantation de 2,26 millions d’arbres associés aux cultures, sur une superficie de 2 042 hectares. Ces arbres permettront d’enrichir le sol, de conserver l’humidité, d’offrir de l’ombre et de lutter contre l’érosion dans les champs de thé.

Le PSAC a prévu des ressources pour améliorer les infrastructures des producteurs. Les agriculteurs bénéficieront de véhicules pour faciliter le transport de leurs récoltes, de balances numériques pour peser les feuilles de thé, ainsi que de systèmes de stockage des données liées à leur production. Des formations régulières sont également prévues dans le cadre des écoles champêtres, pour les aider à adopter de meilleures pratiques agricoles.

Alexis Nkurunziza, chef du département des cultures traditionnelles incluant le thé à la NAEB, a souligné que ces réformes n’augmenteront pas seulement la production, mais contribueront également à améliorer les conditions de vie des agriculteurs. « Cette réforme visant à accroître la production de thé améliorera également le niveau de vie des producteurs en général, ainsi que celui des jeunes et des femmes regroupés dans les associations chargées de préparer tous les plants qui seront mis en terre au cours des quatre années », a-t-il déclaré.

À ce jour, le Rwanda compte plus de 50 000 producteurs de thé, regroupés en 23 coopératives réparties à travers le pays. Ces chiffres témoignent de l’importance de la filière thé pour l’économie et la société rwandaise, et de l’engagement de l’État à en faire un levier clé de développement rural et de croissance économique.

Avec ce projet, le Rwanda espère renforcer sa position sur le marché international du thé tout en contribuant à la prospérité de ses agriculteurs, un objectif conforme aux priorités de croissance économique et de bien-être social du pays.

L’Office National de Développement des Exportations Agricoles et Animales (NAEB) a récemment annoncé un projet majeur visant à planter 40 millions de plants de thé.