John Rwangombwa, gouverneur de la Banque Nationale, a salué cette performance économique, soulignant que tous les secteurs ont contribué à ce résultat. « Nous nous attendons à une croissance économique au-delà de nos prévisions grâce à l’implication de toutes les branches de notre économie », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Sur une période de cinq ans, le secteur des services a enregistré une croissance moyenne de 48,2 %, suivi par le secteur industriel avec une progression de 24,1 %, tandis que l’agriculture, pilier de l’économie rwandaise, a progressé de 18,4 %. Ces chiffres témoignent de la diversification de l’économie et de la montée en puissance des services et de l’industrie.
Malgré ces résultats encourageants, le gouverneur Rwangombwa a souligné un défi majeur : le déséquilibre persistant entre les importations et les exportations du pays. « L’économie est en pleine croissance, mais le fossé entre nos importations et exportations continue de s’élargir, ce qui impacte nos réserves de devises », a-t-il expliqué.
Au premier semestre 2024, les importations ont augmenté de 5,7 %, tandis que les exportations ont reculé de 0,9 %. En 2023, les importations avaient progressé de 17,4 %, contre une hausse de 11,2 % des exportations, aggravant ainsi le déficit commercial.
Cette situation s’explique en partie par la baisse des prix des produits rwandais sur les marchés internationaux, ce qui affecte les revenus générés par les exportations.
Ce déséquilibre commercial a également un impact direct sur la valeur du franc rwandais, qui a connu une dépréciation de 3,7 % par rapport au dollar américain au cours des six premiers mois de l’année 2024. Si ce taux est nettement inférieur à celui de l’année dernière (8,8 % au premier semestre 2023), Rwangombwa a noté que cette dépréciation reste supérieure à la moyenne historique.
« Nous prévoyons une dépréciation légèrement supérieure à 8 % pour l’ensemble de l’année, mais elle reste dans des limites plus contrôlées que l’année précédente », a-t-il précisé.
Malgré ces difficultés, le Rwanda dispose de réserves suffisantes pour couvrir 4,7 mois d’importations, avec une prévision de 4,8 mois d’ici la fin de l’année. Cela montre que le pays conserve une certaine marge de manœuvre pour soutenir ses échanges internationaux.
En parallèle, l’inflation est restée relativement stable, atteignant 4,7 % au premier semestre 2024. Les prévisions pour l’ensemble de l’année estiment une inflation moyenne autour de 5 %, un niveau jugé acceptable par les autorités économiques.
Avec une dynamique de croissance soutenue et des efforts continus pour équilibrer les importations et exportations, le Rwanda se positionne comme une économie résiliente, capable de surmonter les défis liés aux fluctuations des prix mondiaux et aux déséquilibres commerciaux.
Cependant, pour que cette croissance soit durable, le gouverneur Rwangombwa a rappelé l’importance d’intensifier les efforts dans les exportations, en collaboration avec le secteur privé, afin de réduire la dépendance aux importations et de renforcer la position économique du pays à l’échelle mondiale.
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