Urgent

Le dialogue impossible avec Tshisekedi

Redigé par Tite Gatabazi
Le 10 mars 2025 à 04:04

Au cœur d’une Afrique tourmentée, la République démocratique du Congo vacille sous les assauts du destin. Telle une citadelle, Tshisekedi se dresse, inflexible, sourd aux appels à la conciliation lancés par ses pairs de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe.

Ces nations, réunies en un conclave exceptionnel, avaient tracé la voie d’une paix fragile mais nécessaire : un dialogue direct entre le pouvoir congolais et les forces insurgées de l’Alliance Fleuve Congo (AFC-M23), menées par l’ombre insaisissable de Corneille Nangaa.

Mais Kinshasa, telle une sentinelle intransigeante, rejette cette main tendue. Pour le président Félix Tshisekedi, ces négociateurs ne sont que les pantins d’intérêts étrangers, les marionnettes d’une stratégie obscure qui se jouerait bien loin des rives du fleuve Congo.

L’intransigeance du pouvoir se manifeste avec une brutalité glaciale : un édit sans appel émane du ministère de la Justice, offrant cinq millions de dollars à quiconque livrera Corneille Nangaa, Bertrand Bisimwa et Sultani Makenga, figures de proue de l’insurrection, jadis condamnés à mort par la justice militaire congolaise.

Comme pour parachever cette traque implacable, une prime de quatre millions de dollars est promise pour l’arrestation de leurs complices, parmi lesquels figurent les journalistes critiques Perrot Luwara et Irenge Baelenge, déclarés fugitifs et poursuivis jusque dans l’exil.

Mais Kinshasa, retranchée dans son intransigeance, ne se contente pas d’une guerre sur son propre sol : elle cherche des alliances nouvelles, des protecteurs puissants pour une souveraineté chancelante. Une missive pressante s’envole vers Washington, adressée au sénateur Marco Rubio, appelant à une audience avec le président américain Donald Trump.

En échange de son soutien militaire, la RDC lui offre les joyaux de ses entrailles : minerais stratégiques, terres rares, trésors enfouis indispensables aux ambitions technologiques et militaires de la première puissance mondiale.

Ce pacte, aux allures de serment funeste, esquisse un avenir incertain. En prétendant éloigner la mainmise chinoise pour se livrer aux sirènes occidentales, Kinshasa se fraie un chemin périlleux sur l’échiquier mondial. Le prix de cette démarche est incalculable, le jeu, redoutable.

Car pendant que la diplomatie se pare d’habiles artifices, sur le terrain, la réalité est implacable : l’AFC/M23, telle une marée irrésistible, déroule son flot de conquêtes. Goma et Bukavu sont tombées, Uvira se désagrège sous la pression des insurgés, et l’ombre de leur progression s’allonge jusqu’aux portes de Kalemie, en bordure du Katanga.

L’armée congolaise, désarticulée, vacille face à cette tempête. Ses bataillons, réduits à une coalition disparate de troupes étrangères, de mercenaires et d’anciennes milices métamorphosées en guerriers de fortune, ne parviennent qu’à reculer. Et dans cette lutte à la dérive, Kinshasa se révèle prisonnière de son propre entêtement, s’accrochant à des chimères, refusant la seule issue qu’offrirait la table du dialogue.

Ainsi, dans un fracas de décrets et d’alliances incertaines, le pouvoir congolais avance sur un fil tendu au-dessus du vide. L’histoire jugera si cette stratégie fut un coup de maître ou le dernier acte d’une tragédie annoncée.

Corneille Nangaa, Coordinateur de l'AFC/M23

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