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Le secteur des jeux de hasard au Rwanda : Entre enjeux économiques et défis fiscaux

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 26 novembre 2024 à 03:08

Le secteur des jeux de hasard au Rwanda, en pleine expansion, attire un grand nombre de joueurs, principalement des jeunes, qui espèrent décrocher des gains considérables. Toutefois, seuls les plus chanceux remportent des prix importants, tandis que d’autres repartent bredouilles.

Les opérateurs de jeux de hasard, après avoir analysé le marché, estiment qu’ils pourraient générer des revenus considérables. Pour l’année 2023, ils avaient prévu de réaliser 252 milliards de FRW en revenus, avec des mises projetées de 230,8 milliards de FRW. Trois entreprises ont annoncé qu’elles contribueraient à hauteur de 80 % de ce montant.

Selon la politique nationale, ce secteur génère des recettes importantes pour les investisseurs privés ainsi que pour le gouvernement, notamment à travers la création d’emplois et la collecte d’impôts. En 2023, les opérateurs de jeux de hasard ont généré plus de 21 milliards de FRW de revenus, en payant près de 2,3 milliards de FRW en taxes, selon un rapport de l’Office Rwandais des Recettes (RRA, sigle en anglais). En plus de cela, ces entreprises ont payé environ 1,2 milliard de FRW en cotisations au Rwanda Social Security Board (RSSB), dont les trois principaux acteurs du secteur représentent environ 60 % de ce montant.

Une étude menée par GeoPoll révèle également que 76,5 % des Africains participent à des jeux de hasard liés au football, tandis que 9,6 % jouent dans des casinos. Plus de 32 % des personnes interrogées déclarent participer aux jeux de hasard au moins une fois par semaine, avec un investissement moyen de 5 $ par mois. En termes de volume d’investissement, la Tanzanie arrive en tête, suivie par l’Ouganda et le Ghana.

L’usage de la technologie, en particulier des smartphones, est une tendance croissante dans le secteur des jeux de hasard, facilitant l’accès des joueurs à ces activités. Ce phénomène n’est pas unique au Rwanda, mais suit une tendance qui s’observe dans de nombreux pays africains.

Entre 2013 et 2019, le secteur des jeux de hasard a rapporté 264,3 milliards de FRW au Rwanda, dont 8,8 milliards de FRW en taxes, 623,2 millions de FRW en cotisations au RSSB, et 334,2 millions de FRW en autres frais. Ce secteur a également permis la création de près de 2 000 emplois, dont 79 % dans les paris, 13 % dans les machines à sous et 8 % dans les casinos.

Malgré les réussites du secteur, la politique actuelle indique que sans une supervision et des stratégies de gestion solides, le Rwanda ne pourra pas maximiser les bénéfices économiques qu’il pourrait tirer de ce domaine. Les opérateurs de jeux de hasard au Rwanda payent un impôt de 13 % sur leurs recettes brutes, tandis que les joueurs sont taxés à hauteur de 15 % sur leurs gains. Ces taux sont relativement bas comparés à d’autres pays : à Macau, les jeux de hasard sont taxés à hauteur de 39 %, aux États-Unis à 24 % et au Royaume-Uni à 15 %.

Le gouvernement prévoit des réformes visant à renforcer le rôle du secteur des jeux de hasard dans l’économie du pays. Il est notamment question de réexaminer le taux d’imposition et de revoir les bases fiscales pour accroître les revenus et améliorer la gestion du secteur. Une taxe variable sur les mises des joueurs pourrait également être instaurée, dans le but de décourager une participation excessive aux jeux de hasard.


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