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Migrants en Italie : Un cri d’alarme face aux conditions de détention inhumaines

Redigé par Ange Carolle Kouassi
Le 12 mars 2024 à 10:48

Le centre de détention de migrants de Ponte Galeria, près de Rome, est au centre d’une controverse croissante, suite au décès tragique d’un Guinéen de 19 ans par pendaison le mois dernier.

Ces établissements, au nombre de dix à travers le pays, font l’objet de critiques répétées de la part des défenseurs des droits de l’homme, qui dénoncent les conditions inhumaines qui y règnent, selon l’Associated Press.

"Il suffit d’entrer dans ce centre et d’ouvrir les yeux pour comprendre les six tentatives de suicide en six jours. Ces personnes risquent leur vie pour échapper à ces ’lagers’ (camps de concentration nazis)", déplore Ilaria Cucchi, sénatrice italienne de l’opposition de la Gauche italienne.

Les sénateurs italiens de l’opposition, dont Ivan Scalfarotto du parti Italy Alive, dénoncent également ces conditions déplorables. "Cet endroit est pire qu’un pénitencier. Les pièces où ils vivent sont impossibles à surveiller, les toilettes sont en dessous de toute norme humaine", affirme-t-il.

Ces centres, initialement prévus pour être des lieux de détention temporaire pour les migrants en attente de rapatriement, voient leur durée de détention prolongée jusqu’à 18 mois selon de nouvelles lois gouvernementales. Une stratégie de dissuasion controversée, dénoncée comme indigne d’un pays civilisé et démocratique par le sénateur Walter Verini du Parti Démocrate.

Le décès d’Ousmane Sylla, retrouvé pendu dans le centre, a exacerbé les tensions. L’Italie n’ayant pas conclu d’accord de rapatriement avec la Guinée, son pays d’origine, les détenus se sont révoltés, provoquant 14 arrestations.

Face à ces événements, trois sénateurs de l’opposition ont visité le centre, en ressortant choqués par ce qu’ils ont vu. L’association Radicali Roma a lancé une pétition en ligne demandant la fermeture du centre de Ponte Galeria, appelant à une action immédiate pour remédier à cette situation inacceptable.

Malgré les affirmations du maire de centre-gauche Roberto Gualtieri sur une augmentation des rapatriements, le nombre réel reste l’un des plus faibles d’Europe, avec seulement 3 000 personnes renvoyées chaque année sur un total de plus de 150 000 arrivées en 2023 et plus de 105 000 en 2022.

Migrants en Italie : Un cri d’alarme face aux conditions de détention inhumaines

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