Le mémorial rwandais.

La justice norvégienne a confirmé mercredi en appel que les conditions étaient réunies pour extrader vers le Rwanda Eugène Nkuranyabahizi, soupçonné d’avoir participé au génocide dans ce pays de l’Afrique des Grands Lacs en 1994.

"On se dirige vers une extradition étant donné que la cour d’appel (de Bergen, ndlr) a jugé que toutes les conditions étaient réunies pour cela", a déclaré à l’AFP Per Zimmer, procureur dans cette affaire.

"Mais cela pourrait encore prendre du temps car il reste une possibilité d’appel et le dernier mot reviendra ensuite au ministère de la Justice", a-t-il précisé.

L’avocat de Nkuranyabahizi, John Christian Elden, a annoncé qu’il saisirait la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire de Norvège, selon l’agence norvégienne NTB.

"Nous estimons que la Cour d’appel est parvenue à la mauvaise conclusion", a-t-il dit à l’agence.

Se disant de nationalité burundaise, Eugène Nkuranyabahizi, un Hutu aujourd’hui âgé de 41 ans, avait été arrêté le 29 mai 2013 en Norvège, où il est établi depuis 1999.

Le Rwanda a demandé son extradition, le soupçonnant de conspiration et de participation au génocide de 1994 qui, selon l’ONU, a fait 800.000 morts en trois mois, essentiellement au sein de la communauté tutsi et des Hutu modérés.

Il lui est reproché d’avoir pris part à des massacres dans les localités de Nkakwa et de Cyahinda qui ont fait quelque 7.500 morts au total en avril 1994. Nkuranyabahizi nie y avoir participé.

En première instance en avril, le tribunal de Stavanger (sud-ouest de la Norvège) avait conclu que les soupçons pesant sur lui reposaient sur des "fondements raisonnables" et tranché en faveur de l’extradition.

La Norvège a déjà extradé vers le Rwanda un autre suspect, Charles Bandora, et condamné un troisième homme, Sadi Bugingo, à la peine maximale, soit 21 années de prison, pour avoir contribué au massacre de plus d’un millier de Tutsis. Ce dernier cas est actuellement jugé en appel.