Le Procureur conteste la défense d’alibi de l’ex-ministre du plan

Redigé par Jean-François Isibo

Le 7 mars 2012 à 12:01

Commentaires : 0

0 0

Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a entamé mardi l’audition du premier des huit témoins supplémentaires par lesquels le procureur entend contester la défense d’alibi de l’ex-ministre du Plan Augustin Ngirabatware.
Enquêteur au bureau du procureur du TPIR, le Sénégalais Massamba Ndiaye a rejeté les affirmations de l’accusé selon lesquelles il se trouvait en mission dans plusieurs pays étrangers, dont le Sénégal, la France, le Gabon, la Suisse, la Belgique, le Cameroun (...)

Enquêteur au bureau du procureur du TPIR, le Sénégalais Massamba Ndiaye a rejeté les affirmations de l’accusé selon lesquelles il se trouvait en mission dans plusieurs pays étrangers, dont le Sénégal, la France, le Gabon, la Suisse, la Belgique, le Cameroun et le Togo du 21 avril à juillet 1994.

S’agissant du Sénégal, l’ex-ministre soutient avoir rencontré au cours de cette période de hauts responsables du pays, dont le ministre des Affaires étrangères à l’époque, Moustapha Niasse.

Mais, a affirmé l’enquêteur Ndiaye, M.Niasse nie avoir reçu Ngirabatware au cours de cette période. L’enquêteur a indiqué avoir interrogé le diplomate sénégalais sur la question à trois reprises entre le 9 janvier 2011 et le 1er février dernier.

Le témoin poursuit sa déposition mercredi.

Trois des sept autres témoins en réplique sont déjà au siège du TPIR à Arusha, en Tanzanie, tandis que les quatre autres seront entendus par vidéoconférence depuis Dakar.

Poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l’humanité, l’ex-ministre est surtout accusé d’avoir été le principal instigateur des massacres de Tutsis dans sa commune natale Nyamyumba au nord du pays en 1994.

Ce qu’il conteste en niant avoir mis le pied à Nyamyumba durant la période des massacres.

Docteur en économie de l’Université de Fribourg, en Suisse, Ngirabatware fut, dans son pays, enseignant à l’Université Nationale du Rwanda (1986-1994), puis ministre du Plan (1990-1994). Durant son exil à partir de juillet 1994, il a travaillé dans différents instituts de recherche au Gabon et en France.

Arrêté en Allemagne le 17 septembre 2007, il se trouve entre
les
mains du TPIR depuis le 08 octobre 2008.