Kigali : Se référant au contenu du rapport du parlement relatant les conditions de vie des prostituées, les parlementaires rwandais plaident pour la protection des prostituées.

Ce rapport résulte des travaux de recherche effectués par le Réseau des Parlementaires sur la Population et le Développement.

Les résultats de la recherche montrent que les femmes et les filles pratiquant la prostitution vivent dans des mauvaises conditions et affrontent beaucoup de problèmes.

« La prostitution n’est pas légale au Rwanda, en conséquence, elle est pratiquée clandestinement et les prostituées font face à beaucoup de dures épreuves », a déclaré le Sénateur Célestin SEBUHORO, lors de la présentation du rapport.

Le harcèlement par la communauté, la stigmatisation, la discrimination contre leurs enfants, le refus par certains clients de payer pour les services rendus, la no-protection des relations sexuelles sont certaines des épreuves auxquelles font face les prostituées.

A ces dernières s’ajoutent les assassinats. Très récemment, plusieurs prostituées de la ville de Kigali ont été tuées. Les auteurs ne sont pas encore identifiés ni appréhendés. Mais, tout semble indiquer qu’ils opèrent en réseau, selon la police qui fait encore ses investigations.

La criminalisation de la prostitution prive de leurs droits à ceux qui commercialisent leurs corps et leur dénie l’accès facile aux services cruciaux.

Cette situation a des effets dévastateurs sur leur santé mais aussi sur celle de leurs clients et les partenaires de ces dernies. Cela est de nature à favoriser la propagation des maladies sexuellement transmissibles, y compris le VIH/Sida. Quand bien même, ces dernières accèdent facilement aux condoms ou aux médicaments anti-rétroviros

Tout en rappelant que le Code Pénal rwandais criminalise la prostitution, les représentants du peuple recommandent au gouvernement d’examiner et de s’attaquer de près aux facteurs poussant les gens à la prostitution avant de les punir.

La pauvreté est identifiée comme cause fondamentale de la prostitution. La plupart des prostituées contactées dans le cadre de cette étude, affirment recourir à ce métier parc qu’il constitue leur seule source de revenu.

Elles indiquent que si elles avaient d’autres moyens de vivre, elles abandonneraient directement cette pratique.

Les parlementaires sont d’avis que la criminalisation, la stigmatisation, la discrimination des prostituées ne sont pas des remèdes efficaces au phénomène.

La meilleure solution est celle qui s’attaquerait à la pauvreté, comme racine de la prostitution.

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