A partir de ce vendredi 16 septembre, les procureurs procéderont à la présentation de communiqués de presse, de courriels et des messages téléphoniques interceptés en vue d’établir la participation de Callixte Mbarushimana dans un plan criminel visant « à provoquer une catastrophe humanitaire » dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno Ocampo et son équipe ont la conviction que Mbarushimana a, en 2009, « dirigé ou contribué à diriger » une campagne de terreur, de meurtres, de viols et de tortures sur des civils congolais depuis sa résidence à Paris. Les attaques perpétrées par les miliciens des FDLR ont causé au moins 384 morts, 135 cas d’agression sexuelle, 521 cas d’enlèvement et 38 cas de torture.
Mbarushimana - aussi connu sous le nom de « Maneza » - rejette toute implication dans un crime. Ses avocats essayeront de réfuter cinq charges de crimes contre l’humanité et six charges de crimes de guerre. Nick Kaufman soutient l’inexistence de preuves, affirmant que le dossier du procureur repose essentiellement sur des rapports des organisations des droits de l’homme « dont les sources ne sont pas vérifiées et fiables ».
A la suite de la confirmation de la tenue des audiences, les juges décideront s’il y’a assez matière à poursuivre.
Trio de tête incarcéré mais la rébellion reste active
Mbarushimana - Ingénieur en informatique ayant vécu en France en tant que réfugié politique depuis 2002 – occupe le poste de secrétaire exécutif des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR). Comptant entre 3.500 et 5.000 combattants, les FDLR sont réputées utiliser le viol comme arme de guerre. Elles sont constituées d’anciens soldats gouvernementaux et miliciens Interahamwe, ayant mené le génocide de 1994. Depuis leur départ du Rwanda cette année-là, les anciens génocidaires ont essayé de renverser le gouvernement rwandais.
En dépit de l’incarcération de ses dirigeants en Europe, le groupe poursuit ses violences dans les forêts denses de l’Est du Congo, où il a le contrôle des mines d’or et collabore avec d’autres forces combattantes dans la vente des minerais.
L’arrestation de Mbarushimana a fait suite à celle du président des FDLR, Ignace Murwanashyaka, et de son adjoint Straton Musoni fin 2009 en Allemagne. Depuis mai dernier, le duo comparait à Stuttgart pour 55 charges de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en qualité de dirigeant d’une « organisation terroriste » depuis leurs salons en Allemagne. Ils ont entretenu le site Internet des FDLR, publié des communiqués de presse et donné des entretiens sur le combat que mène le groupe contre le Rwanda. Après leur arrestation, Mbarushimana a poursuivi leur oeuvre depuis sa résidence à Paris.
Des anciens soldats des FDLR déclarent que Mbarushimana n’a jamais foulé le sol congolais alors que Murwanashyaka faisait parfois des visites aux camps dans l’Est de la RDC.
Toutefois les procureurs de la CPI affirment disposer des preuves des moyens par lesquels il a mené les opérations des FDLR depuis l’Europe, notamment à travers l’emploi des médias locaux et internationaux. Ils comptent présenter à la Cour des enregistrements de communiqués de presse des FDLR, des appels téléphoniques et textos interceptés et des courriels.
Photo : Callixte Mbarushimana
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