L’auteur de ce texte revient aux pires moments de l’histoire du génocide des Tutsi au Rwanda de 1994 avec des femmes violentées qui doivent vivre actuellement au quotidien les images atroces de ce calvaire qu’elles ont enduré.

Il n’y a pas d’autre pays que le Rwanda
Où les mères sont autant valorisées
Où la considération est aussi importante

Le respect leur est dû en tout lieu
Et leur réputation outre–mer
Hors des frontières du Rwanda
N’a pas son égal et ce nulle part

L’imposante et riche culture
Y est pour beaucoup
Voire en est le principal moteur

Elles ont bien souffert
Lors de l’horreur voire du cataclysme
Pendant le génocide des Tutsi
Où un sadisme inimaginable
Les a humiliées et ce publiquement
Elles qui représentaient la dignité
La discrétion la confiance et le respect

Après le génocide vinrent les séquelles
Les honteuses et immondes séquelles
Car la plupart furent infectées
Et ce volontairement
Par l’arme de guerre sournoise mais efficace
Que le SIDA véhiculait

D’autres et souvent les mêmes
Ont dû suite aux viols multiples
Mettre au monde
Un enfant issu des assassins des leurs
Un enfant sans père
Un enfant sans origine
Si ce n’est celui du génocide

Et une fois de plus
La mère rwandaise a fait face
Avec dignité avec patience avec sérénité
A cette conséquence bien involontaire
Qu’était cette grossesse

Et elles ont mis au monde ces fruits
Ces fruits qu’elles ont élevés et nourris
En oubliant leur origine causale

Il n’y a pas d’autre terme pour qualifier
Ces mères qui ont relevé le défi
Que le terme dignité
AGACIRO en kinyarwanda

Nous sommes fiers de vous chères mères
Nous vous sommes reconnaissants
D’avoir ainsi valorisé une fois de plus
Le rôle important et incontournable
Voire irremplaçable de mère
Vous méritez vraiment de porter
Le bandeau de la maternité
Que d’autres ont bien tenté d’avilir

Merci chères mères rwandaises
Pour ce cadeau inestimable
Que vous nous avez fait
Et ce
Malgré l’agression inqualifiable
L’agression déshonorante
Dont vous avez été les seules victimes
Nous ne pouvons oublier cela.