Évoquant la crise dans l’est de la République démocratique du Congo, le Président Kagame a abordé l’affrontement entre les forces gouvernementales et le groupe rebelle du M23, composé de combattants congolais revendiquant leurs droits.

Il a également dénoncé l’imputation de la responsabilité de cette situation au Rwanda, accusant la Belgique, ancienne puissance coloniale, de manœuvrer pour que des sanctions soient imposées au pays. Selon lui, Bruxelles aurait incité la RDC et le Burundi à adopter une posture hostile envers le Rwanda, bien qu’un apaisement semble désormais se dessiner avec l’un de ces voisins.

"Ils [les anciens colonisateurs] avaient autrefois regroupé le Rwanda, le Burundi et la RDC, tout en encourageant ces deux nations à s’opposer à nous. Mais aujourd’hui, les choses deviennent peu à peu plus claires", a-t-il déclaré.

"Je ne veux pas trop m’attarder sur ce sujet, mais nous œuvrons à l’amélioration de nos relations avec l’un de ces pays." a-t-il poursuivi.

Bien qu’il n’ait pas mentionné explicitement le Burundi, de nombreux analystes estiment qu’il y faisait référence, d’autant plus que le ministre des Affaires étrangères, l’ambassadeur Olivier Nduhungirehe, a récemment confirmé que les discussions entre Kigali et Gitega progressaient en vue d’un règlement des différends.

"La relation entre le Rwanda et le Burundi s’améliore à mesure que les deux pays poursuivent leurs échanges pour apaiser les tensions", avait déclaré le ministre.

Les relations entre les deux États se sont détériorées fin 2023, lorsque le président burundais Évariste Ndayishimiye a accusé Kigali de soutenir le groupe armé RED Tabara, responsable d’une attaque dans la zone de Gatumba, près de Bujumbura.

Le Rwanda a catégoriquement rejeté ces accusations, affirmant n’entretenir aucun lien avec cette organisation. Cependant, le Burundi a ignoré ces démentis et, en janvier 2024, a ordonné la fermeture des frontières terrestres entre les deux pays, invoquant des raisons de sécurité.

Face à cette impasse, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), sous la présidence de Salva Kiir Mayardit, a entrepris une médiation visant à rétablir la coopération et à garantir la libre circulation au sein du bloc régional.

L’année 2025 a débuté dans un climat particulièrement tendu, alimenté par des déclarations virulentes du président Ndayishimiye à l’égard du Rwanda. Fin janvier, il a même laissé entendre qu’un affrontement était envisageable, reprenant des propos similaires à ceux tenus un an plus tôt à Kinshasa, où il avait déclaré vouloir soutenir de jeunes Rwandais pour renverser leur gouvernement, dénonçant une prétendue oppression.

Paul Kagame a, de son côté, pointé du doigt la Belgique, l’accusant d’attiser les tensions régionales tout en cherchant à faire porter au Rwanda la responsabilité de l’instabilité.

"La Belgique a colonisé ces trois pays [Rwanda, Burundi et RDC], et pourtant, elle se rend aujourd’hui à Kinshasa pour accuser le Rwanda, exiger des sanctions et rallier la communauté internationale contre nous. Jusqu’où peut aller un tel cynisme ? Mobiliser le monde entier contre nous, sans le moindre scrupule ?" s’est-il indigné.

Ce n’est pas la première fois que Kigali et Gitega traversent une période de tensions avant de renouer le dialogue. Entre 2015 et 2020, leurs relations avaient également été marquées par des différends, mais des discussions constructives avaient permis de rétablir la coopération et de rouvrir les frontières.

Le Président Paul Kagame a laissé entendre que le Rwanda et le Burundi sont en train de se rapprocher après une période de tensions

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