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Uganda et Burundi complices dans la destabilisation échouée du Rwanda:les ex-combattants avouent

Redigé par NDJ
Le 20 novembre 2020 à 02:28

Ce jeudi 19 novembre 2020, comparaît devant le tribunal un groupe de 25 capturés faits d’anciens combattants du P5, une coalition de mouvements armés dissidents rwandais dont le MRCD (Mouvement Rwandais pour le Changement et la Démocratie), le RNC/Rwanda National Congress, RDI (Rwanda Dream Initiative), FDU/Forces Démocratiques unifiées et PSImberakuri, ayant décidé d’ouvrir des camps d’entraînement dans les hautes montagnes inaccessibles de Mulenge au Sud du Sud Kivu et au nord de la nouvelle province du Tanganika, dans l’Est de la RDC.

Ils ont été capturés l’an dernier 2019, dans les premiers mois. L’opération Sokola2 a frappé dur ces camps d’entraînement, tuant les uns et capturant d’autres qu’elle a aussitôt extradé à la justice rwandaise.
Ce jeudi 19 novembre, le tribunal a entendu la plaidoirie du dernier groupe de ces anciens combattants. Il est dit que le tribunal écoutera le réquisitoire du Ministère Public en dates du 7 et 8 décembre prochain. C’est ce jour-là où le Procureur proposera des peines à l’endroit des accusés.

Le groupe de 31 combattants en cours de procès
Actuellement un groupe de 31 ex-combattants du P5 subit le procès. Ils sont accusés de complicité avec un gouvernement étranger en vue de déstabiliser le Rwanda. De ce groupe, 25 combattants avec le Major à la retraite Habib Mudathiru en tête de liste, ont été arrêtés en RDC. Ils ont été extradés de la RDC vers la justice rwandaise le 18 juin 2019.

Témoignages versés à la cour : Comment Mudathiru rejoint-il le P5 ?
Habib Mudathiru, major à la retraite des RDF en 2013, est présenté comme un parfait instructeur militaire. Il fait un voyage en Uganda pour des raisons familiales à sa retraite. Il y rencontre le Major Robert Higiro des RNC qui est chargé de lui donner un message de la part du Général dissident rwandais Faustin Kayumba Nyamwasa. Le message lui faisait prendre connaissance de l’existence de RNC qui avait un projet de fonder son aile armée. Il l’invitait à rejoindre les autres démobilisés des RDF.

Sur conseils de Higiro, il se constitue réfugié et a des documents pour réfugié et, en compagnie du Capt Charles Sibo, il est transporté dans le camp de réfugiés d’Arua. Arrivés là, le plan du voyage et de monter le camp d’entraînement de Mulenge est peaufiné.

En complicité et soutien du CMI/Chieftancy of Uganda military Intelligence, ils fuient Arua pour Mbarara puis Kikagati, frontière tanzanienne, le Burundi.

Reçus par Col. Ignace Sibomana, DG Renseignements militaires
Le Groupe Mudathiru est reçu par le colonel Ignace Sibomana (Renseignements militaires burundais) et le major Bertin du Service de contre espionnage et logé à l’Hotel Transit de Bujumbura. Là, les deux compères vont entrer en communication par Skype avec leur Chef le général Kayumba Nyamwasa depuis l’Afrique du Sud.

Un briefing important
Le Commandant en chef leur dit qu’il va être fourni des armes et munitions ; que le Burundi va être une arrière base logistique et un couloir sûr où passeront les recrues pour les rejoindre dans les hautes montagnes inaccessibles de Minembwe.
Des armes et munitions leur seront donnés : 13 Kalashnikov SMGs, 3 LMGs, 1 MMG et quatre cartons de cartouches SMGs et une chaîne de cartouches MMG.

Des ordres pour lever le camp à la va vite
Le Major Mudathiru, Commandante du Camp d’entrainement reçoit ordre de son Commandant en chef Kayumba Nyamwasa de cesser les activités d’entraînement du Camp de Bijabo, Mulenge pour le relocaliser au Nord Kivu vers la frontière ugandaise. Raison donnée : aide ugandaise abondante facile mieux que la burundaise et facilités d’accès des recrues.

Le Ministère public informe la cour que ce projet de délocalisation du camp a bénéficié d’une somme de 12.000 $ transférée et récupérée à Bujumbura sur Western Union par Ben Rutabana.

Le 19 avril 2019, la délocalisation commence. Arrivés au niveau de Masisi, la colonne tombe dans une série d’embuscades des FARDC : des morts, des blessés et des capturés remis à la Monusco.

Des témoignages des recrues
Parmi les recruteurs, il y a un déserteur des RDF/Armée rwandaise, Soldat Jean Bosco Ruhinda. Celui-ci il est toujours au large dans les forêts de Masisi.
D’autres déserteurs des RDF qui ont rejoint le P5 ont été capturés et transférés à la justice rwandaise. Il s’agit de Soldat Muhire Dieudonné, Caporal Kayiranga Viateur, Caporal Dusabimana Jean Bosco, Soldat Igitego Champagnat ainsi que les civils Muhire Pacifique et Nzafashwanimana Richard.

Des charges qui pèsent contre eux
Ils sont accusés de crimes de désertion, de complicité dans la déstabilisation du régime en place au pays ou de tentative de le déposer par les armes, constitution d’un groupe terroriste et de sensibilisation aux tiers d’en faire partie, de participation aux activités d’une association de terroristes.

Sdt Dieudonné Muhire est poursuivi pour ses activités de sensibilisation et de recrutement d’autres militaires dans les groupes terroristes. Il est considéré comme leader de son groupe. Avant sa désertion, il était attaché au Camp Mukamira(Nord du Rwanda) en District Nyabihu.

Mobiles de désertion
Il est rapporté qu’en 2017, il aurait volé un chèque d’Unguka Bank d’une valeur de 1.9 millions de francs inscrit au nom de son camarade Slt Jean Bunani. Il aurait donné rendez-vous de Musanze à un certain Cyrille Ndizeye pour toucher le chèque et partager le butin.

Il a, par la suite, déserté l’armée pour prendre le chemin de l’Uganda où il a rejoint le groupe armé anti rwandais, le FLN/Forces de Libération Nationale. Mission lui est donné de sensibiliser et recruter ses anciens camarades des RDF. Sa démarche est de salir les RDF, dit le Ministère Public.

Il aurait réussi la mission car il a pu gagner à sa cause le caporal Viateur Kayiranga et Slt Champagnat Igitego qui, en ce moment-là, étaient en mission de maintien de la Paix à Juba, au Soudan du Sud. Eux aussi ont été capturés et comparaissent devant la cour.

Une propagande alléchante pour rejoindre le P5
Sa propagande était alléchante. Il promettait à ses recrues qu’ils allaient percevoir un package de 5.000 dollars à donner à leurs familles avant de s’engager dans le FLN. Mais lui aussi, en retour, une fois sa mission accomplie, il lui a été promu qu’il allait être promu Lieutenant au sein des FLN.

Dans sa communication avec Cpl Jean Bosco Dusabimana, il lui demande d’être prêt et d’amener éventuellement d’autres militaires, aussi nombreux que possible.
Dans la communication interceptée, le recruteur demande à cpl Dusabimana de lui préciser la localisation des divers campements militaires dans les Districts Rusizi, Karongi et autres déploiements dans la proximité des Usines à thé. Le Ministère Public tire une conclusion comme quoi, le recruteur voulait être sûr des cibles à attaquer.

Cette communication qui a été postée dans un Youtube a permis à l’Auditorat militaire d’arrêter Cpl Dusabimana le 6 mars 2019.
Cpl Dusabimana arrêté a continué à entre en communication avec Slt Muhire le priant de venir l’aider à traverser la frontière congolaise. Celui-ci a demandé les services d’un certain Pacifique Muhire, un taxi motocycliste opérant en Uganda. Ce dernier est aussi arrêté et comparaît. Leur plan de faciliter l’évasion de Dusabimana n’a pas réussi car ils ont tous été arrêtés.

A l’actif de Slt Muhire, il ya aussi le recrutement de Slt Ndagijimana Dan et Cpl Mudatenguha Phocas qui ne sont pas encore arrêtés.

A la question de Slt Igitego Champagnat et sa relation avec Muhire, ils se sont connus sur Facebook par l’entremise de Cpl Kayiranga Viateur au moment où ils étaient en mission de maintien de la paix à Juba.

Pte Muhire aurait facilité un contact entre Champagnat et un taximotocycliste Nzafashwanimana Richard opérant dans la région de Burera. Celui-ci devait faciliter sa désertion pour l’Uganda.

D’autres militaires déserteurs dont Nshimiyimana Dan, Mudatenguha Phocas ont recouru aux services de ce taxi motocycliste pour traverser la frontière ugandaise. Ce dernier aurait facilité la traversée de la frontière ugandaise de la famille de Slt Muhire et des familles des deux autres militaires.

Certains pays voisins pointés du doigt
Dans son réquisitoire, le Ministère Public a montré comment les instances militaires ugandaises ont apporté un grand soutien aux accusés en leur fournissant des documents de voyage. Un certain major Johnson est cité dans sa facilitation au transport du Maj. Mudathiru et Capt Sibo pour se cacher dans le camp de réfugié d’Arua.

Le soutien des services militaires ugandais est également prouvé par la citation à comparaître de trois Ugandais Lubwana Suleiman, Katwere Joseph et Desideriyo Fred.

Le Gouvernement burundais est également cité pour le rôle proéminent joué par le DG des Services de Renseignement militaires burundais dans l’hébergement et provision d’armes et munitions aux chefs formateurs de P5 et la facilitation du couloir des recrues qui rejoignaient les camps d’entrainement P5 de Mulenge en RDC.
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Parmi les 25 ex-combattants capturés qui comparaissent devant le juge, il y en a quatre burundais Ndirahira Jean de Dieu, Nsengiyumva Janvier, Minani Jean et Nsabimana Jean Marie Vianney.

Le rôle du Burundi dans cette conspiration est avérée surtout que des 25 sujets de justice, 14 disent avoir rejoint le P5 à partir du Burundi et seulement 8 venus d’Uganda, 2 du Kenya et un seul du Malawi.


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