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Extraits du mandement de Carême de Mgr. A. Perraudin.

Redigé par Olga Ishimwe
Le 6 septembre 2017 à 01:00

Aux Lecteurs qui n’auraient pas encore rencontré ce texte aux gros relents de divisionismes ethniques écrit par un prelat de l’église catholique et, de surcroit, père blanc ; à vous d’en apprecier cette quantité de haine contre les Batutsi, cette rage que l’auteur tente difficilement de contenir et qui annonce un travail hautement destructeur de la societé rwandaise. Voici un homme d’église qui s’est retrouvé professant une politique de la haine ethnique entre Rwandais au lieu de leur apporter un (...)

Aux Lecteurs qui n’auraient pas encore rencontré ce texte aux gros relents de divisionismes ethniques écrit par un prelat de l’église catholique et, de surcroit, père blanc ; à vous d’en apprecier cette quantité de haine contre les Batutsi, cette rage que l’auteur tente difficilement de contenir et qui annonce un travail hautement destructeur de la societé rwandaise. Voici un homme d’église qui s’est retrouvé professant une politique de la haine ethnique entre Rwandais au lieu de leur apporter un message de paix et d’amour divin. C’est comme si il s’en fichait.

Il annonce des nuages noirs, de la violence et s’en lave les mains comme du temps de Ponce Pilate le Romain à l’égard de Jésus Christ qui allait être crucifié. N’aurait-il pas suffi qu’il mette le holà et les Pharisiens allaient rentrer chez eux. Non il a joué le tricheur. Il en fut de même 1926 ans après. Perraudin jouait le Ponce Pilate pour crucifier non une seule personne mais plutôt des milliers de Tutsi du Rwanda. Le Calvaire de Jésus a-t-il duré une journée et une nuit ? Celui des Batutsi qui a commencé en ce 1er Janvier 1959 a atteint son paroxysme 35 ans après, jour pour jour, durant les plus atroces cent jours du 7 Avril au 4 juillet 1994.

La Rédaction

Extraits du mandement de Carême de Mgr. A. Perraudin.

Kabgayi, 11 février 1959.

...Il y a aussi dans notre cher Ruanda, comme dans beaucoup d’autres pays du monde, divers groupes sociaux. La distinction de ces groupes provient en grande partie de la race mais aussi d’autres facteurs, comme la fortune et le rôle politique ou la religion. Il y a des Africains, des Européens et des Asiatiques. Parmi les Africains, il y a les Batutsi, les Bahutu et les Batwa, il y a des riches et des pauvres, et des cultivateurs ; il y a des commerçants et des artisans ; il y a des catholiques et des protestants, des hindous et des musulmans et il y a encore beaucoup de païens, il y a les Gouvernants et les Gouvernés.

Pour le moment, le problème est surtout agité à propos des différentes races entre Ruandais.

Cette diversité de groupes sociaux et surtout de races risque chez nous de dégénérer en divisions funestes pour tout le monde. Chers Chrétiens du Ruanda, Nous faisons appel à votre bon sens et à votre charité pour que Dieu nous épargne ce malheur.
Nous sommes sûr que Notre appel, inspiré uniquement par l’amour que Nous portons à tous et à chacun de Nos enfants, à quelque groupe qu’ils appartiennent, trouvera un écho fidèle et généreux dans vos coeurs de chrétiens. Nous désirons cependant vous éclairer sur ce sujet car dans le pays commencent à se répandre toutes sortes d’idées dont beaucoup ne sont pas conformes à l’enseignement de l’Eglise.

Constatons d’abord qu’il y a réellement au Ruanda plusieurs races assez nettement caractérisées bien que des alliances entre elles aient eu lieu et ne permettent pas toujours de dire à quelle race tel individu appartient. Cette diversité de races dans un même pays est un fait normal contre lequel d’ailleurs nous ne pouvons rien. Nous héritons d’un passé qui ne dépendait pas de nous. Acceptons donc d’être plusieurs races ensemble et essayons de nous comprendre et de nous aimer comme des frères d’un même pays.

Toutes les races sont également respectables et aimables devant Dieu

Chaque race a ses qualités et ses défauts. Personne d’ailleurs ne peut choisir de naître dans un groupe plutôt que dans un autre. Il est injuste par conséquent, et contraire à la charité, de faire grief à quelqu’un d’appartenir à telle ou telle race, et surtout de le mépriser à cause de sa race. La solution, même purement naturelle, est que, des gens appartenant à des races différentes s’entendent et s’harmonisent surtout si, par le jeu de l’histoire, ils habitent côte à côte sur le même territoire....

Dans notre Ruanda, les différences et les inégalités sociales sont, pour une grande part, liées aux différences de races, en ce sens que les richesses d’une part, et le pouvoir politique et même judiciaire d’autre part, sont en réalité en proportion considérable entre les mains des gens d’une même race. Cet état de chose est l’héritage d’un passé que nous n’avons pas à juger. Mais il est vrai que cette situation de fait ne répond plus aux normes d’une organisation saine de la société ruandaise et pose aux Responsables de la chose publique des problèmes délicats et inéluctables.

Nous n’avons pas, comme évêque représentant l’Eglise dont le rôle est surnaturel, à donner ni à proposer à ces problèmes des solutions d’ordre technique, mais il Nous appartient de rappeler, à tous ceux, autorités en charge ou promoteurs de mouvements politiques, qui auront à les trouver, la loi divine de la justice et de la charité sociales.

Cette loi demande que les institutions d’un pays soient telles qu’ elles assurent réellement à tous ses habitants et à tous les groupes sociaux légitimes, les mêmes droits fondamentaux et les mêmes possibilités d’ascension humaine et de participations aux affaires publiques. Des institutions qui consacreraient un régime de privilèges, de favoritisme, de protectionnisme, soit pour des individus soit pour des groupes sociaux, ne seraient pas conformes à la morale chrétienne...

La morale chrétienne demande à l’Autorité qu’Elle soit au service de toute la communauté et non pas seulement d’un groupe, et qu’Elle s’attache avec un particulier dévouement et par tous les moyens possibles au relèvement et au développement culturel, social et économique de la masse de la population.

L’Eglise est contre la lutte des classes entre elles, que l’origine de ces classes soit la richesse ou la race ou quelque autre facteur que ce soit, mais elle admet qu’une classe sociale lutte pour ses intérêts légitimes par les moyens honnêtes, par exemples, en se groupant en associations. La haine, le mépris, l’esprit de division et de désunion, le mensonge et la calomnie sont des moyens de lutte malhonnêtes et sévèrement condamnés par Dieu. N’écoutez pas, chers Chrétiens, ceux qui, sous prétexte d’amour pour un groupe, prêchent la haine et le mépris d’un autre groupe...

A. PERRAUDIN,
Vicaire apostolique de Kabgayi.


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