C’est en ce moment la visite en RDC de deux des principaux généraux burundais, dont le ministre de la Sécurité publique et véritable n°2 du régime, Alain Guillaume Bunyoni, et le chef de cabinet de police. Ils étaient porteurs d’un message personnel du chef de l’Etat burundais qu’ils ont remis au président Joseph Kabila mercredi soir 26 juillet, avant de rencontrer jeudi l’un des piliers du pouvoir congolais, le patron des services secrets. Bujumbura veut arrêter des « stratégies communes » avec son voisin afin de mettre fin à l’insécurité qui ne cesse d’augmenter à la frontière commune aux deux pays, alors que l’on parle d’au moins deux mouvements rebelles burundais qui auraient des bases-arrières en RDC.
Jusqu’ici, le pouvoir burundais faisait face à un groupe dissident des Forces nationales de libération, les FNL, du général Aloys Nzabampema, fort de quelque 400 hommes et qui sévit au nord de la capitale Bujumbura, depuis des années.
Mais il a multiplié depuis des mois les attaques et autres embuscades, malgré la présence de plusieurs bataillons de l’armée burundaise. Ce groupe se replie en RDC à chaque fois qu’il est attaqué.
Nouvelle source d’inquiétude : une autre force hostile est en train d’émerger dans cette région frontalière depuis le début de la crise au Burundi. Basée dans les hauts plateaux de l’est congolais, son noyau dur serait constitué de centaines de déserteurs de l’armée et de la police burundaises.
Bujumbura, qui avait le soutien de Kinshasa, a mené pendant longtemps des opérations de poursuite dans la plaine de la Rusizi, au nord de la ville d’Uvira, mais il y a eu plusieurs accrochages avec les FARDC malgré les dénégations de l’armée.
Le pouvoir Nkurunziza cherche donc à obtenir de son voisin congolais le droit de mener en profondeur des opérations militaires contre leurs opposants dans le Sud-Kivu, selon un haut responsable burundais. Le bénéfice pour les Congolais est une stabilisation de cette région très troublée.
D’où l’importance de cette visite à Kinshasa de deux des principaux généraux burundais, tous très proches du président Pierre Nkurunziza. Et preuve que les questions sécuritaires dominent totalement les relations entre les deux pays, la RDC a accueilli récemment le nouvel ambassadeur du Burundi, lui aussi un colonel de l’armée lui aussi issu des cercles du pouvoir.
Avec Rfi
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