Suite aux lourdes défaites subies à Masisi, dans la province du Nord-Kivu, de nombreux militaires burundais ont refusé de retourner au front. Certains ont déserté, tandis que plusieurs centaines d’autres ont été arrêtés et incarcérés pour désobéissance.

Selon différents documents officiels émis par le président Ndayishimiye entre le 2 janvier 2023 et le 29 août 2025, plus de 30 officiers ont déserté l’armée. Sur cette base, le chef de l’État a confirmé qu’ils n’étaient plus considérés comme soldats de l’État.

Parmi les officiers déserteurs figurent 14 hauts gradés, dont neuf colonels : Col Nizigiyimana Pierre Claver, Lt Col Barikore Alexis, Lt Col Nindereye Angelus, Lt Col Nkurunziza Willy, Lt Col Habarugira Diomède, Lt Col Ndikumagenge Apollinaire, Lt Col Nahimana Daphrose, Lt Col Ndayishimiye Jean Baptiste et Lt Col Hatungimana Philbert.

Le bureau du président indique que le dernier colonel radié pour désertion est le Lt Col Nindereye Angelus, matricule «  SSO813  », retiré de la liste le 11 juin 2025. Le plus ancien d’entre eux, Col Nizigiyimana Pierre Claver, matricule «  SS0274  », a été radié le 8 avril 2025.

Par ailleurs, plusieurs majors ont également été radiés : Maj Nkengurutse Melance (21 février 2025), Maj Nkeshimana Eddy Germain (19 novembre 2024), Maj Ndizeye Ildephonse, Maj Ntakabanyura Eric et Maj Ntungwanayo Alphonse (13 décembre 2023). Treize capitaines et quatre lieutenants ont aussi déserté.

La pression va-t-elle s’accentuer ?

Les forces burundaises restent déployées dans le Sud-Kivu, notamment autour de la ville d’Uvira, aux côtés de l’armée congolaise et des groupes armés Wazalendo et FDLR. Elles se préparent à affronter le M23, que ce soit pour repousser ses attaques ou les contrer.

Le M23, de son côté, ne reste pas inactif. Au 14 septembre 2025, il comptait plus de 7 400 recrues formées depuis six mois au centre militaire de Rumangabo, dans le territoire de Rutshuru, et dispose d’équipements capables de mettre en échec les forces de l’État congolais.

Le général-major Sultani Makenga, commandant en chef du M23, a indiqué le 2 septembre viser la prise d’autres villes stratégiques de la RDC, dont Kalemie dans la province du Tanganyika. Pour atteindre cet objectif, il faudra s’emparer d’Uvira.

Même si certains combattants déposent les armes, le conflit pourrait atteindre une intensité sans précédent, accentuant la pression sur les troupes burundaises stationnées près de Bujumbura. Déjà éprouvées par le M23, elles pourraient être contraintes de se replier, tandis que de nouveaux cas de désertion risquent de se produire, comme au cours des deux dernières années.

Depuis l’intervention des forces burundaises en RDC en 2023 à la demande du président Ndayishimiye contre le M23, l’ambiance au sein de l’armée reste pesante