Le gouvernement nigérian, par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, a formellement accordé l’asile à Dias dans une lettre datée du 30 novembre, adressée au président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu Touray.

Selon le Nigeria, cette décision fait suite à des «  menaces imminentes  » pesant sur la vie de l’opposant, des menaces confirmées par des rapports évoquant une attaque présumée de sa résidence par des groupes armés.

Une élection suspendue par l’armée

Le 23 novembre 2025, la Guinée-Bissau avait organisé des élections législatives et présidentielles. Alors que les deux principaux candidats, Umaro Sissoco Embaló et Fernando Dias da Costa, revendiquaient la victoire, l’armée est intervenue trois jours plus tard, suspendant le processus électoral et empêchant la proclamation des résultats par la commission électorale.

Un groupe de militaires s’est alors déclaré «  Haut Commandement militaire pour la restauration de l’ordre  », dirigé par l’ancien chef d’état-major de l’armée, le général Horta Inta-a. Il a ensuite formé un gouvernement de transition et promis un délai d’un an pour le retour à l’ordre constitutionnel.

La crise a suscité un tollé diplomatique : l’Union africaine (UA) et la CEDEAO ont condamné le coup d’État, réclamant le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel, la libération des détenus et la reprise du processus électoral. Dans ce cadre, la CEDEAO a suspendu la Guinée-Bissau de l’ensemble de ses organes jusqu’au retour effectif de la démocratie.

De son côté, une délégation de la CEDEAO, arrivée lundi à Bissau pour des pourparlers avec les autorités militaires, a confirmé son intention de poursuivre le dialogue dans les jours à venir, les discussions ayant été annoncées pour le 14 décembre.

Par ailleurs, l’ancien président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, a été exfiltré le 27 novembre vers le Sénégal à la suite du coup d’État militaire survenu la veille. L’avion militaire affrété par le gouvernement sénégalais a permis son départ immédiat après sa détention par les forces armées bissau-guinéennes.

L’opposant à la présidentielle, Fernando Dias da Costa, a trouvé refuge à l’ambassade du Nigeria à Bissau