Ces manifestations font suite à une offensive meurtrière qui, ce week‑end, a frappé les localités de Pont‑Sondé et Bercy dans le département de l’Artibonite, causant morts, blessés, incendies de maisons et déplacements massifs de population.

Selon des témoins et des activistes, les autorités avaient été alertées à l’avance de la montée en puissance des gangs dans la région, mais aucune mesure concrète n’aurait été prise. « Depuis lundi, une alerte a été émise concernant Pont‑Sondé… Ensuite, ils se dirigeront vers Saint‑Marc », a déclaré un militant lors de la manifestation.

L’attaque a été attribuée au gang Gran Grif, déjà responsable du massacre de Pont‑Sondé en octobre 2024 qui avait fait plus de 100 morts. Les assaillants, lourdement armés, ont commis de graves exactions et incendié des maisons, forçant une fuite massive des habitants.

La police haïtienne a lancé des appels à l’urgence, estimant que « 50 % de la région de l’Artibonite » est désormais sous le contrôle des gangs. Le gros des forces de l’ordre, soutenu par des officiers kenyans dans le cadre d’une mission de l’ONU, reste concentré à Port‑au‑Prince, laissant ces zones vulnérables.

Fritz Alphonse Jean, membre du Conseil présidentiel de transition, dénonce l’inaction prolongée de l’État face à cette spirale de violence : « Le sang continue de couler, des vies et des biens continuent d’être perdus devant un gouvernement incapable de répondre aux problèmes de la population depuis plus d’un an. »

Selon le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), entre octobre 2024 et juin 2025, les violences entre gangs, et forces de l’ordre ont causé plus de 1 018 morts, des centaines de blessés et d’enlèvements.

Des centaines d’habitants de Saint‑Marc ont pris d’assaut la mairie de leur ville, exigeant des autorités une protection immédiate face aux violences des gangs armés