La déclaration a été faite ce 18 novembre 2024, lors de la présentation du rapport sur les activités de 2023/2024 au Parlement par le Gouverneur de la BNR, John Rwangombwa, qui a indiqué que la question des loyers exigés en devises étrangères avait été dûment prise en charge.

Dans certains quartiers commerciaux de la ville de Kigali, des loyers sont calculés en fonction de la superficie des locaux, et des paiements en dollars américains sont parfois exigés. Les propriétaires expliquent que demander des paiements en francs rwandais les empêche de rembourser les prêts qu’ils ont contractés en dollars américains.

Cependant, bien que cette pratique existe, elle va à l’encontre des règlements commerciaux en vigueur au Rwanda, car il est très rare que de telles transactions en devises étrangères soient autorisées.

Muhire Eric, propriétaire d’un commerce à ’Downtown’ depuis deux ans, a expliqué à IGIHE que l’exigence de payer le loyer en dollars entraîne une augmentation constante des loyers, tandis que ses revenus n’évoluent pas au même rythme.

Il a indiqué : « Le loyer continue d’augmenter chaque mois, alors que nos revenus n’ont pas changé. À mesure que le dollar augmente, le montant supplémentaire à payer n’a pas de réelle signification. Notre monnaie perd de la valeur, et cela fausse nos calculs. Nous souhaitons que si vous avez un contrat pour payer 350 000 Rwf par mois pendant un an, vous sachiez que c’est ce montant que vous continuerez à payer. »

Le Député Nizeyimana Pie a souligné que ce problème continue de se propager et pourrait entraîner une dépréciation de la monnaie rwandaise.

Il a déclaré : « On continue de voir des gens demander des paiements en devises, comme cela a été observé pour les loyers de propriétés commerciales et résidentielles. En tant que la BNR, quelles mesures prenez-vous pour éradiquer ce phénomène, car cela mine la valeur de notre monnaie ? Quelles sanctions avez-vous imposées à ceux qui exigent des paiements en devises pour qu’ils servent d’exemple et que cette habitude disparaisse ? Si cela continue ainsi, notre monnaie va perdre de la valeur, et nous risquons un jour de devoir payer nos taxis ou acheter du savon en devises. »

Le Gouverneur Rwangombwa a répondu que la question des loyers demandés en devises avait été prise en main et que certains propriétaires avaient été avertis et invités à résilier leurs contrats avant que des mesures supplémentaires ne soient prises.

Il a précisé : « Les personnes qui demandent des paiements en devises existent, et nous avons effectué des inspections. Nous leur avons donné des avertissements, en particulier dans les immeubles commerciaux, et leur avons demandé de résilier leurs contrats s’ils sont en devises. Des mesures seront prises pour stopper cette pratique, notamment dans les grands immeubles. »

Rwangombwa a ajouté qu’il était difficile de trouver des propriétaires de maisons résidentielles dans une zone donnée exigeant des paiements en devises, mais que ces cas peuvent être signalés aux autorités compétentes.

Il a cependant insisté sur le fait que la question des loyers demandés en devises n’a pas d’impact significatif sur l’augmentation des prix sur le marché des changes, car les montants concernés restent relativement faibles.

Il a déclaré : « Bien que les montants concernés soient actuellement faibles et n’aient pas d’impact significatif sur le marché des changes, il est crucial de lutter contre cette pratique pour éviter qu’elle ne se généralise, car cela pourrait finir par affecter le marché des changes à long terme. »

La BNR confirme avoir mis en place des mesures de surveillance pour suivre les personnes demandant des paiements en dollars et avoir organisé des réunions avec des institutions telles que la Ville de Kigali et la Police Nationale afin de suivre de près les activités commerciales où des paiements en devises étrangères sont exigés.

John Rwangombwa, a annoncé que des mesures strictes ont été mises en place pour lutter contre les propriétaires de commerces qui exigent des paiements en devises étrangères pour la location de leurs espaces commerciaux.

La déclaration a été faite ce 18 novembre 2024, lors de la présentation du rapport sur les activités de 2023/2024 au Parlement par le Gouverneur de la BNR,