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La SADC au chevet de la RDC

Redigé par Tite Gatabazi
Le 5 novembre 2023 à 05:46

Le 4 novembre 2023 s’est tenu à Luanda en Angola une réunion extraordinaire du sommet des Chefs d’Etats et de gouvernement de la SADC.

Pour plaire au Président Tshisekedi, le sommet « a exprimé sa préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC et la reprise signalée des attaques et de l’occupation du territoire par le M23 en violation du cessez le feu ».

Pour les besoins de la réalité des faits, tous les observateurs avisés ont constaté que les différentes violations du cessez-le -feu étaient le fait de la coalition FARDC/FDLR/WAZALENDO et mercenaires.

Il aurait suffi pour le sommet de réécouter le ministre congolais des affaires étrangères lorsqu’il parlait au nom du Chef de l’Etat et donnait un ultimatum au M23.
Mais la politique est parfois une question de cécité pour protéger quelques intérêts.

Si la SADC souhaite la restauration de la paix et la sécurité dans le pays et qu’elle a fourni "des orientations stratégiques", on ne peut que lui souhaiter plus de lucidité.

L’insécurité est généralisée en RDC, de Kinshasa la capitale, sa province voisine le Kwilu dans le Kwamouth avec la milice Mabondo, en passant par Kasumbalesa avec les Bakata-Katanga jusqu’en Ituri et le grand Kivu.

Mais on le sait bien, l’obsession du gouvernement congolais reste le seul M23. Alors que le pays compte plus de deux cent cinquante groupes armés.

La question qui ressort chez tous les observateurs concerne le mandat qui sera assigné aux troupes de la SADC. Est-ce un mandat offensif contre le M23 ainsi que le réclame à cor et à cri le gouvernement congolais ou alors une mission de rétablissement de la paix.

Dans ce cas, la mission viendra se superposer à la vieille Monusco et à la mission de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Est sous les foudres du gouvernement congolais pour ne pas avoir violé la feuille de route et passer à l’offensive.

Un autre casse-tête pour la SADC sera la coordination sur le terrain des opérations car elle devra intégrer les éléments de la coalition hétérocycle : FARDC/FDLR/WAZALENDO/MERCENAIRES et en l’espèce assumer d’être une force belligérante avec ses conséquences.

Alors que les troupes de la Communauté d’Afrique de l’Est sont sommées de quitter le territoire congolais d’ici le 8 décembre 2023 et que la Monusco doit accélérer son départ, il faut avouer qu’il y a une sorte de brouillard dans cet imbroglio sécuritaire en RDC.

Somme toute, le calendrier électoral et les agendas politiques en RDC ne sont pas de nature à permettre une clarification du climat sécuritaire dans le pays qui constitue un fonds de commerce politique pour certains.

Le glissement et le « dégagisme » sont dans tous les esprits en RDC et la phase électorale comporte encore plus de risques.

Est-ce que la SADC réussira là où la Monusco réside depuis plus de vingt ans ? La relève de la force Est Africaine sera-t-elle à mesure de faire mieux ?

Seule l’avenir le dira.

Les chefs d'État de la SADC se sont réunis le 4 novembre 2023 à Luanda

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