Selon Dr. Murangira, entre 2019 et 2024, la RIB a enquêté sur 12 dossiers liés à des crimes commis dans le domaine sportif. Parmi ceux-ci, l’utilisation de faux documents, notamment pour modifier l’âge des athlètes, est de loin le plus courant. Cette pratique consiste à falsifier l’âge des sportifs, soit pour les rendre plus jeunes ou plus âgés, en fonction des besoins des compétitions.
Outre la falsification de documents, d’autres délits tels que la corruption monétaire, le harcèlement sexuel, le favoritisme, le népotisme, les coups et blessures ainsi que la fraude sont également fréquents dans le milieu sportif rwandais.
Cependant, Dr. Murangira a souligné que l’un des plus grands défis rencontrés par la RIB dans ses enquêtes est le manque de preuves. "Nous entendons souvent des allégations, certains se plaignent même que la RIB ne prend aucune mesure, mais bien souvent, ces affaires se limitent à des paroles sans preuves tangibles", a-t-il déclaré. "Vous ne pouvez pas traduire quelqu’un en justice sans éléments de preuve solides", a-t-il ajouté.
Dr. Murangira a également mentionné des cas de harcèlement sexuel signalés par des jeunes filles impliquées dans le Tour du Rwanda, une compétition cycliste internationale majeure. "Lorsque vous demandez des informations à une personne, elle vous dit connaître un cas, mais une fois interrogée de nouveau, elle se rétracte", a-t-il expliqué.
Face à cette situation, il a appelé à une collaboration accrue de la part des témoins, en les exhortant à fournir des preuves pour renforcer les dossiers.
Selon le porte-parole de la RIB, la communauté sportive du Rwanda tend à se percevoir comme un espace à part, qu’il qualifie de "pays insulaire" au sein du pays. Néanmoins, Dr. Murangira a assuré que la RIB restait vigilante et que, chaque fois que des preuves tangibles seraient disponibles, les lois seraient appliquées sans hésitation.
En guise d’illustration, il a évoqué le cas de jeunes qui souhaitaient intégrer l’académie de football du Bayern Munich. "J’ai été surpris d’entendre quelqu’un me dire : ’Docteur, soyez plus indulgent, ne privez pas ces enfants de leurs opportunités. Dans le sport, il faut être plus flexible’", a-t-il raconté.
Le porte-parole a cependant insisté sur le fait que la rigueur et le respect des lois doivent prévaloir dans le sport, comme dans tous les autres secteurs de la société rwandaise.
L’intervention de Dr. Murangira met en lumière un problème majeur dans le sport au Rwanda : l’infraction aux règles et aux lois, alimentée par la falsification des documents, la corruption et d’autres formes d’abus. La RIB appelle à une coopération accrue afin de renforcer les enquêtes et de garantir que le sport reste un domaine fondé sur l’équité et l’intégrité.
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