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La guerre en RDC, au coeur du remaniement au sein de l’armée burundaise

Redigé par Bazikarev
Le 13 février 2024 à 12:50

Dans un mouvement soudain qui a secoué les hautes sphères militaires du Burundi, le Président Évariste Ndayishimiye a procédé à un remaniement notable au sein de l’armée, marqué principalement par le limogeage du chef du renseignement militaire, le Général de brigade Silas Pacifique Nsaguye. Occupant ce poste depuis décembre 2021, Nsaguye a été remplacé par le Colonel Jean d’Affaires Manirakiza, selon un décret présidentiel daté du 6 février 2024.

Cette décision intervient dans un contexte de tensions et de critiques envers les opérations militaires burundaises, particulièrement celles en République Démocratique du Congo (RDC).

Silas Pacifique Nsaguye, à la tête du renseignement militaire (G2) pendant deux ans, succédait à l’époque à Colonel Ernest Musaba. Sous la direction de Musaba, l’année 2021 avait été marquée par des disparitions inquiétantes de civils burundais. Nsaguye est accusé d’avoir failli dans sa gestion des opérations en RDC, notamment en fournissant de mauvais conseils stratégiques, ce qui a terni l’image du Burundi et soulevé des inquiétudes parmi les troupes burundaises.

Le remplacement de Nsaguye par le Colonel Jean d’Affaires Manirakiza a soulevé des interrogations quant à la pertinence de cette nomination, Manirakiza étant perçu comme un académicien plus qu’un stratège militaire selon des sources militaires. Par ailleurs, d’autres nominations ont été annoncées, telles que celle du Général-Major Jean-Claude Niyiburana qui remplaçant le Général de brigade Venuste Nduwayo à la tête des forces terrestres, et le retour du Général de brigade Gaspard Baratuza en tant que porte-parole de l’armée.

Ces changements interviennent à un moment critique pour le Burundi, engagé dans des opérations militaires complexes à l’extérieur de ses frontières et confronté à des défis de sécurité intérieure. Les critiques soulignent une possible déconnexion entre les décisions prises par les hauts dirigeants militaires et les réalités du terrain, spécialement en RDC. La question demeure de savoir si le limogeage de Nsaguye répond à un besoin de responsabilisation face aux échecs militaires ou s’il reflète des luttes de pouvoir et des intérêts financiers au sein de l’élite dirigeante.

La gouvernance militaire au Burundi inquiète certains responsables de ce corps qui dénoncent des décisions parfois plus influencées par des considérations politiques ou économiques que par l’efficacité militaire.


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