Le Bangladesh condamne une députée britannique et sa mère pour corruption

Redigé par IGIHE
Le 1er décembre 2025 à 02:21

Un tribunal de Dacca a condamné ce lundi 1ᵉʳ décembre 2025 Tulip Siddiq, députée britannique, ainsi que sa mère Sheikh Rehana, sœur de l’ancienne Première ministre du Bangladesh Sheikh Hasina, à des peines de prison pour corruption liée à des allocations de terrains.

Selon le verdict du juge Md Robiul Alam, rendu en l’absence des prévenues : Tulip Siddiq est condamnée à deux ans de prison et à une amende de 100 000 taka. Sheikh Rehana écoppe d’une peine plus lourde : sept ans de prison pour sa part. Dans le même jugement, Sheikh Hasina, visée par les mêmes accusations dans ce dossier, a elle, été condamnée à cinq ans de prison.

L’affaire concerne des parcelles de terrain attribuées, selon l’accusation, illégalement dans le cadre du projet résidentiel Purbachal New Town Project, un vaste programme de développement urbain à la périphérie de Dacca. Les allocations auraient été accordées à la famille malgré l’inéligibilité des bénéficiaires, grâce à des «  relations politiques et abus de pouvoir  ».

Tulip Siddiq a immédiatement rejeté le verdict, qualifiant le procès de «  politiquement motivé, de persécution et de farce  », dénonçant l’absence de contact avec les autorités, l’absence de convocation formelle et le fait que les accusations ont «  répétitivement changé  » au fil de l’année. Ses avocats affirment qu’elle ne possède plus de papiers d’identité bangladais, ni carte d’électeur, ni passeport, ce qui, selon eux, l’exclut de la juridiction des tribunaux de Dacca.

De leur côté, les autorités anticorruption assurent avoir en main des «  preuves solides  », notamment des correspondances et documents qui, selon elles, démontrent l’«  influence abusive  » exercée par la députée sur son entourage politique pour obtenir les terrains.

Cette condamnation s’inscrit dans une vaste campagne judiciaire lancée après la chute du gouvernement de Sheikh Hasina, en août 2024, à la suite d’une importante insurrection antigouvernementale.

Depuis, plusieurs enquêtes de grande ampleur ont été ouvertes contre de hauts responsables, anciens ministres et responsables de l’ancien régime, notamment pour des affaires de corruption liées au foncier.

Tulip Siddiq siège au Parlement britannique depuis 2015 et avait démissionné en tant que ministre en janvier 2025 en raison de la controverse. Or, le Royaume-Uni n’a pas de traité d’extradition avec le Bangladesh, ce qui rend peu probable l’exécution effective de la peine.

Un tribunal de Dacca a condamné Tulip Siddiq et sa mère Sheikh Rehana à des peines de prison pour corruption foncière

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