Le Mouvement du 23 Mars a relancé les hostilités contre la RDC vers la fin de l’année 2021, presque dix ans après avoir perdu la première manche de sa bataille dans laquelle il revendique de jouir pleinement de ses droits comme n’importe quel citoyens Congolais. Ses combattants s’étaient alors divisés en deux groupes. Le premier s’est exilé en Ouganda alors que l’autre se refugiait au Rwanda.

C’est le groupe qui avait installé ses pénates à Kampala qui a repris le sentier de la deuxième guerre du M23 contre les FARDC, ce qui n’empêche pas la république démocratique du Congo d’asséner sa ritournelle emphase de prêter au Rwanda d’appui à la rébellion du M23.

Aucun jour que Dieu fait ne passe sans que les autorités de la RDC ne fassent une sortie dans les medias internationaux pour relancer la sempiternelle rhétorique qui ne vise qu’à renier a ses propres citoyens d’expression Kinyarwanda leur Congolité.

Le Ministre Rwandais des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, MINAFFET, at-il donc ainsi voulu dans l’après-midi de ce 26 janvier 2023 clarifier les choses devant le parlement pour resituer l’origine du problème et le contextualiser sur fond de la réalité des faits dont la RDC fait sciemment fi en refusant de dialoguer avec le M23.

Revenant sur les tenants et aboutissants de la problématique des Tutsi Congolais antidate la période de la colonisation lorsque certaines portions du Royaume du Rwanda furent rattachées aux pays limitrophes, des suites d’une réunion tenue à Bruxelles le 2 Février 1910.

Prenaient part à cette conspiration l’Allemagne colonisera le Rwanda, le Burundi, et la Tanzanie ; la Belgique, l’autorité tutélaire du Congo et l’Angleterre qui avait sous son joug, l’Ouganda et le Kenya.

Les conclusions de cette cabale furent mise en œuvre le 14 Mai 1910, et des portions du royaume du Rwanda furent rattachées au Congo, au Burundi et à la Tanzanie et a l’Ouganda ; il faut comprendre qu’il ne s’agissait pas seulement de terres, mais aussi de leurs occupants.

Le monsieur Affaires étrangères du Rwanda a rappelé aussi qu’il y a des Rwandais qui ont été déportés pour aller travailler dans les exploitations agricoles et les mines du Congo.

D’autres compatriotes ont également pris le chemin de l’exil lors des soubresauts ethniques qui ont emailé l’histoire du Rwanda en 1959 ou en 1973 vers le Congo, mais nombre d’entre eux sont rentrés au bercail, au sortir du génocide en 1994, poursuit Biruta.

Les Tutsi Congolais auront depuis l’époque des indépendances constitués une carte politique que les pouvoirs qui se sont suivis mettaient sur la table à chaque fois que de besoin.

Le Minaffet a en outre fait ressortir que les choses sont allées de mal en pis lorsqu’un terme fut mis sur la perpétration du génocide contre les Tutsi du Rwanda, quand les forces négatives constituées des militaires défaits des FAR, leurs supplétifs fdlr, interahamwe et impuzamugambi passèrent la frontière commune avec leurs armes et munitions vers le Zaïre, dénomination de la RDC à l’époque.

A partir de 1996, le Rwanda entame le rapatriement de Congolais Rwandophones qui s’y trouvaient encore, et continue de les accueillir à ce jour, le Congo-Kinshasa n’ayant affiché aucune volonté manifeste de le faire.

Le manque de cet engagement est à l’origine de la création des mouvements armés revendicateurs de droits inaliénables inhérents à leurs nationalité Congolaise, à l’aune du RDC Goma, devenu CNDP, lui-même qui s’est mué en M23, face aux exactions et tueries incessants dont leur communauté était victime des ex FAR, qui se métamorphoseront en ALIR, pour finalement devenir le tristement célèbre FDLR qui connut force démembrements-divisionnistes en RUD-Urunana et autres FLN.

23 mars 2009, acculé le CNDP, le gouvernement de la RDC signe un accord d’intégration des troupes de cette rébellion et de reconnaissance du CNDP en tant que parti politique agréé dans le pays. Ce dernier décrocha dans les conclusions de cet accord, le retour des déplacés membres de leur communauté qui avaient fui les forfaitures des terroristes FDLR, dixit Dr Vincent Biruta aux parlementaires.

Tous les engagements de la RDC liés a cet accords sont restés lettre morte. Face à cet état de fait, le M23 repris les armes en 2021 pour faire la guerre contre les FARDC dont le gouvernement les avait dupés, a constaté le Minaffet.

Faire du Rwanda le fautif dans l’affaire est l’accuser de soutien aux rebellions successives à l’Est du Congo, est une fuite en avant pour masquer l’irresponsabilité du Congo dans sa politique de l’autruche, déplore le Ministre Rwandais des affaires étrangères.

Faire du Rwanda son bouc émissaire vise à semer la confusion à l’échelle internationale, pour finalement occulter le fin fond du fondement de la problématique Congolais tutsi et au final, carrément l’ignorer ou le maintenir en suspens, voire s’en servir comme option dans le ciel instable de sa politique electorale.

L’avenir nous dira, mais le Rwanda n’acceptera jamais, au grand jamais, que la RDC lui mette sur le dos, pour lui refiler en définitive la responsabilité de la patate chaude que constitue l’Est de son territoire, a en substance conclu le Monsieur affaires etrangères du Rwanda.

Le Ministre Rwandais des affaires étrangères et de la coopération régionale, Dr Vincent Biruta