Dr. Bizimana a exprimé ces préoccupations lors de la 17e réunion du Forum du Unity Club Intwararumuri, qui a eu lieu ce 16 novembre 2024. Il a souligné l’importance des débats sur l’unité et la réconciliation, un thème central lors du mois d’octobre, traditionnellement consacré à la discussion sur l’unité et la guérison des blessures du passé.
Dans son discours, le ministre a souligné que certaines mentalités erronées, héritées des régimes précédents, continuent de freiner la réconciliation et le développement du pays. Selon lui, ces mentalités, profondément ancrées dans l’histoire du Rwanda, sont encore visibles chez certains individus qui refusent de changer, malgré les efforts constants pour promouvoir une nation unie et pacifique. « Ces mentalités sont issues des régimes de la Première et de la Deuxième République, marqués par le tribalisme et le clientélisme. Elles ont persécuté une grande partie de la population, en particulier les Tutsi, tout en favorisant une élite politique », a déclaré Dr. Bizimana.
Il a précisé que cette politique de division, qui a conduit à des persécutions massives, a également freiné les efforts de réformes nécessaires pour améliorer la situation du pays. « Ce phénomène a créé une résistance au changement apporté par le FPR-Inkotanyi et a retardé les réformes essentielles pour le développement du Rwanda », a ajouté le ministre.
Le Ministre a également abordé un autre point préoccupant : l’influence de certains membres du clergé et prédicateurs qui, sous couvert de spiritualité, continuent de propager des idées divisionnistes. Selon Dr. Bizimana, certains de ces leaders religieux prêchent des idéologies de division ethnique, de négation du Genocide contre les Tutsi, et utilisent leur position pour manipuler les masses, entravant ainsi les efforts de réconciliation nationale.
« Ces pratiques de manipulation, que ce soit par la négation du genocide perpetré contre les Tutsi ou par la diffusion de théories de division, ont un impact négatif sur l’unité et la cohésion nationale », a-t-il insisté.
L’année dernière, le Ministère de l’Unité Nationale et des Affaires de la Communauté (MINUBUMWE) avait mené une enquête à l’échelle nationale pour évaluer l’impact des valeurs de réconciliation dans la guérison des blessures historiques et la résolution des conflits.
Les résultats de cette enquête ont été très encourageants. Environ 99 % des Rwandais ont exprimé leur engagement en faveur de l’unité nationale et ont soutenu les valeurs qui la sous-tendent. De plus, 80 % des individus interrogés ont indiqué que la promotion de la réconciliation les aide à surmonter les traumatismes liés au passé.
Au niveau familial, 77 % des répondants estiment que les valeurs de réconciliation favorisent la guérison, tandis qu’au niveau de la société, 86 % des Rwandais considèrent ces valeurs comme essentielles pour maintenir la cohésion sociale. Enfin, 85 % des autorités gouvernementales ont reconnu l’importance de ces valeurs dans le renforcement de l’unité et de la réconciliation.
Le Ministre a également rappelé les résultats positifs dans la lutte contre l’idéologie génocidaire. Selon les données du Bureau Rwandais d’Investigation (RIB) entre 2020 et 2024, les cas liés à cette idéologie ont diminué de 14 % pendant la période de commémoration du genocide. Bien que cette idéologie soit toujours présente, en particulier parmi les jeunes, cette diminution reste un signe positif pour l’avenir.
Dr. Bizimana a néanmoins mis en garde contre les obstacles persistants à la réconciliation, notamment les blessures non guéries, les traumatismes transgénérationnels et la mauvaise transmission de l’histoire. Il a mentionné les déformations historiques véhiculées par certains responsables, ainsi que la présence de négationnistes qui cherchent à minimiser leur rôle dans les événements tragiques du passé.
Dans le cadre de la discussion sur l’histoire et la gouvernance du Rwanda, le professeur Buhigiro Jean-Leonard a souligné que les valeurs culturelles rwandaises doivent être adaptées aux défis contemporains. Il a suggéré que des valeurs comme l’honnêteté, le respect des infrastructures publiques et l’intégrité soient au cœur des préoccupations quotidiennes des Rwandais, et ce, pour maintenir la cohésion sociale et le progrès du pays.
Le président de l’Association IBUKA, Dr. Philbert Gakwenzire, a quant à lui rappelé que les régimes précédents, en mettant l’accent sur le tribalisme et en excluant une grande partie de la population des bénéfices de la nation, ont ouvert la voie au génocide contre les Tutsi. Selon lui, le pays ne pourra véritablement guérir que si ces mentalités divisionnistes sont éradiquées et remplacées par des valeurs de solidarité et d’unité.
Dr. Bizimana a conclu en appelant tous les dirigeants et citoyens à redoubler d’efforts pour maintenir l’unité nationale et poursuivre le travail de réconciliation. « Il est crucial que nous, en tant que nation, nous unissions pour créer un avenir pacifique et prospère. Chaque Rwandais doit jouer son rôle dans la préservation de l’unité et dans la guérison des blessures laissées par notre histoire », a-t-il déclaré.
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